Lyon, Marseille, Montpellier... Plusieurs rassemblements contre l'extrême droite ce lundi soir en France
"Les mains en l'air pour le Front populaire": plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblées lundi en début de soirée à Paris, Marseille, Lyon, Montpellier et d'autres grandes villes de France contre l'extrême droite et pour demander une union de la gauche.
2.500 personnes à Rennes, 800 à Rouen
À Nantes, 4.400 personnes, selon le chiffre de la préfecture, se sont rassemblées en fin de journée sous des pancartes marquées "la jeunesse emmerde le RN" ou "votre haine, notre révolte". À Rennes, "plus de 2.500 personnes", selon le chiffre de la préfecture, se sont réunies, scandant à l'unisson "Front populaire" lorsque les orateurs appelaient à l'union des gauches contre le RN.
Environ 2.500 personnes se sont rassemblées en fin de journée à Lyon selon la préfecture tandis qu'à Montpellier, les autorités ont annoncé un millier de participants. LFI a là bas terminé en tête (24,18%), devant la liste de Raphaël Glucksmann (19,61%) et de Jordan Bardella (16,68%). À Strasbourg, ce sont entre 500 et 600 personnes qui se sont réunies sur la place Kleber.
À Rouen, environ 800 personnes ont également défilé contre l'extrême droite. Parmi les slogans repris: "La jeunesse emmerde le Front National" ou encore "Tout le monde déteste le Front National".
"C'est important de montrer qu'on est là"
Le rassemblement marseillais, à l'appel de plusieurs syndicats, de partis de gauche ou de la Ligue des droits de l'homme, a réuni 2.200 manifestants, selon la police.
Sur des pancartes fabriquées à la va-vite, les messages étaient clairs: "La jeunesse emmerde toujours les nazis", "partis de gauche et de l'écologie: ne ratez pas le rendez-vous de l'Histoire", "citoyen.nes debout, les fachos sont parmi nous" ou "tous unis".
"Après les résultats d'hier, j'étais un peu énervée et effrayée", confie Lena Trimboli, ingénieure de 27 ans dans le cortège qui s'est élancé jusqu'au Vieux-Port.
"Je me dis que c'est important de montrer qu'on est là" et "je veux essayer de sensibiliser les gens" car "je trouve que quand tu ne votes pas, tu donnes des voix aux extrêmes", poursuit-elle.
"Ça m'a fait peur"
Lili Orth, 24 ans, est elle originaire d'Allemagne et étudiante en médecine à Marseille. Elle est venue ce soir car "c'est possible de changer un peu les choses si on montre qu'on est là". "Ça m'a fait peur", raconte-t-elle: "Hier, quand j'ai vu les résultats, c'était la même chose en Allemagne, l'extrême droite était la deuxième force".
"Nupes ou autre chose en fait, on s'en fout un peu. Ce qui compte, c'est qu'il y ait une union des gauches, de toutes les gauches et des écologistes", explique à Montpellier Matthieu Brabant, enseignant de 46 ans.
Si la dissolution surprise lui a semblé "un tout petit peu suicidaire" et pourrait mettre le pouvoir "aux mains de Jordan Bardella et de l'extrême droite", ce scénario n'est toutefois "pas inéluctable".
"Il y a eu un moment de flottement, puis on a décidé de ne pas rester dans la sidération et de se mettre en action", raconte Cathy Aberdam, coprésidentes du "Quartier généreux", un café associatif à l'origine du rassemblement héraultais.
"Beaucoup de jeunes devant la préfecture. Pas d'histoire. #Frontpopulaire Maintenant c'est Front contre Front", a appelé de ses vœux sur X (ex-Twitter) Sophie Camard, maire du premier secteur et une des initiatrices du Printemps marseillais, large union de la gauche citoyenne et écologique (mais sans LFI) qui avait ravi la mairie de Marseille à la droite en 2020.
Marseille, deuxième ville de France, a placé en tête la liste du Rassemblement national lors de l'élection européenne de dimanche, améliorant son score de 2019 avec 30,14% des suffrages, devant La France Insoumise, qui, elle a presque triplé son score (21,54%).