Dissolution: quelles conséquences pour l'économie française?
Vers un "trimestre perdu pour l'économie et la croissance française"? Au lendemain des élections européennes et de la dissolution par Emmanuel Macron de l'Assemblée nationale, l'économie française va-t-elle tourner au ralenti en attendant les élections législatives des 30 juin et 7 juillet?
Décrochage possible de "plusieurs dixièmes de points de croissance"
En lieu et place d'une politique économique gouvernementale balisée, avec notamment l'absence d'hausse d'impôts programmée et une trajectoire de réduction de la demande politique, les élections législatives pourraient produire une multitude de combinaisons aux effets non prévisibles, estime dans Good Morning Business Emmanuel Lechypre.
Notre éditorialiste anticipe un possible "trimestre perdu pour l'économie et la croissance française". Résultat: "une période d'incertitude majeure", qui "va forcément jouer sur le comportement des consommateurs et des entreprises".
Il y a un risque "d'attentisme forcené", affirme Emmanuel Lechypre.
Ce statu quo pourrait coûter selon un scénario pessimiste "plusieurs dixièmes de points de croissance" à la France.
"Les élections ont rarement un impact sur l'économie"
Des analyses que ne partage pas l'économiste Jean-Marc Daniel, pour qui les élections ont rarement un impact sur l'économie. La consommation des ménages ne joue que très peu sur la croissance selon l'éditorialiste, sauf circonstances exceptionnelles.
Le véritable enjeu réside dans un changement de politique budgétaire qui ne risque pas d'être modifiée en un mois.
"L'économie a un impact sur les élections (...) mais les élections ont rarement un impact sur l'économie", affirme Jean-Marc Daniel.
Seule l'année 1981 déroge à la règle, où le franc a subi des attaques. En 1997, la dissolution de l'Assemblée nationale n'a pas eu de conséquences sur l'économie en période pré-électorale.
Toutefois, les marchés financiers ont déjà réagi. À la suite de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, le CAC 40 chute de plus de 2% ce lundi matin. L'économiste et maître de conférences Marc Touati anticipe également sur X (ex-Twitter) une probable tension sur les taux d'intérêt des obligations d'État, donc sur les taux d'intérêt des crédits.