Une "rupture en France" entre "la base et les pouvoirs": Bayrou explique son refus d'entrer dans le gouvernement
Le président du MoDem François Bayrou est revenu ce jeudi 8 février, sur France info, sur sa décision, annoncée mercredi, de refuser d'intégrer le gouvernement, en évoquant une "rupture en France continuelle et de plus en plus grande entre la base et les pouvoirs".
L'ancien ministre de l'Éducation explique que sa décision naît d'un désaccord avec l'exécutif sur "la question d'identification sur ce qui mérite le plus de soin et d'engagement dans le pays".
"Il y a le sentiment que certaines sensibilités de la majorité occupent l'espace", analyse François Bayrou, qui déplore un "déséquilibre politique" du gouvernement, orienté à droite.
L'élu MoDem déplore par ailleurs que sur les 14 ministres du gouvernement, 11 soient Parisiens ou Franciliens. "Tout ça crée un déséquilibre", estime-t-il encore.
Bayrou dit ne "pas voir candidaté"
Le maire de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, a annoncé mercredi avoir refusé d'entrer au gouvernement en l'absence "d'accord profond sur la politique à suivre", alors que son nom circulait notamment pour le ministère de l'Éducation nationale et où Amélie Oudéa-Castéra est empêtrée dans une série de polémiques.
Ce jeudi, il assure "ne pas avoir candidaté" pour un poste au sein du gouvernement, mais confirme s'être vu proposer le ministère des Armées.
Sur le ministère de l'Éducation nationale, il assure: "J'ai dit que pour un secteur aussi important et qui est dans une crise aussi grave, j'étais prêt à prendre le risque".
"J’étais prêt à entrer parce que j’étais persuadé qu’on pouvait changer de méthode à l’Éducation nationale", affirme encore François Bayrou, qui assure qu'il n'était "pas là pour appliquer des plans" et agir en simple gestionnaire.
Le MoDem toujours "membre" de la majorité
Pour autant, le maire de Pau assure que son refus de ne pas entrer au gouvernement ne marque "pas un point de rupture" avec l'exécutif. "J'essaie de recentrer, réorienter, la politique suivie, pas dans les mesures, mais dans la manière dont on s'adresse au pays", dit-il.
Il assure par ailleurs que son parti reste "membre à part entière" de la majorité pour "reconstruire le pays".
Après l'annonce du refus de François Bayrou, l'annonce de la suite du remaniement, sans cesse reportée, est attendue dans les prochaines heures.