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Europe Ecologie les verts

"Un vrai problème démocratique": Toussaint critique l'intervention surprise d'Attal lors d'une interview d'Hayer

La tête de liste des écologistes aux élections européennes estime que "le rôle" de l'exécutif "n'est pas de faire irruption dans une campagne électorale".

Marie Toussaint se dit "sidérée" ce mardi 4 mai sur BFMTV-RMC. La raison? L'intervention surprise de Gabriel Attal pendant une interview de la tête de liste de la majorité aux élections européennes, Valérie Hayer, à la Maison de la radio, qui recevait les 12 principaux candidats de ces élections la veille.

Également sur place après s'être exprimé sur France Info, le Premier ministre a monopolisé la parole, déclenchant des critiques des oppositions.

Tête de liste des écologistes aux européennes et présente lors de cet événement, Marie Toussaint pointe "deux problèmes". Le premier est "démocratique". "L’exécutif, son rôle dans la démocratie française, ce n’est pas de faire irruption dans une campagne électorale", souligne l'écologiste.

"Une façon de penser que leur candidate n'est pas assez solide"

Deuxième point mis en avant par Marie Toussaint: Emmanuel Macron et Gabriel Attal "mangent du temps de parole à leur candidate", Valérie Hayer. Cela "révèle une façon qu’ont le Premier ministre et le président de la République de penser que leur candidate finalement n’est pas assez solide", selon l'eurodéputée, qui prend la défense de cette dernière pour mieux tacler le camp présidentiel:

"Aucun des grands hommes de La République en marche (désormais appelé Renaissance, NDLR) n’a eu le courage de porter cette campagne. Le courage qu’a eu Valérie Hayer."

Marie Toussaint voit-elle également une forme de sexisme dans l'intervention de Gabriel Attal la veille? "J'ai un peu ce sentiment-là", répond l'intéressée, faisant part de sa "peur d'un recul en arrière", alors qu'"on a eu des avancées en matière de présence des femmes dans la vie politique".

Saisir l'Arcom? "Nous y réfléchissons"

Ces critiques s'ajoutent à celles qui fleurissent dans les rangs des oppositions depuis quelques semaines déjà à l'encontre de l'exécutif. Il y en avait eu lors du discours sur l'Europe d'Emmanuel Macron en avril.

On peut également citer celles relatives au débat Gabriel Attal-Jordan Bardella sur France 2 le 23 mai. Ou encore les plus récentes, qui concernent l'interview à venir d'Emmanuel Macron ce jeudi aux 20h de TF1 et France 2, depuis Caen où il sera présent dans le cadre des 80 ans du débarquement allié du 6 juin 1944.

En marge de cet événement, LR et LFI ont annoncé une saisie du gendarme de l'audiovisuel, l'Arcom. Les écologistes, eux, n'ont toujours pas tranché. "Nous y réfléchissons", dit Marie Toussaint, qui se justifie ainsi:

"C'est un jour particulier, c’est le jour du débarquement, donc on aurait pu imaginer que le président prenne la parole de façon courte ce soir-là pour célébrer une commémoration qui est nationale et qui a aussi un caractère européen. Mais, le problème, c’est la répétition de ces interventions impromptues du président de la République, du Premier ministre."

Lors de son intervention de jeudi, Emmanuel Macron évoquera les commémoration des 80 ans du débarquement, mais aussi l'actualité internationale en Ukraine et à Gaza.

Baptiste Farge