"Un sacré bazar": pourquoi les chutes de neige ont causé la pagaille sur les routes d'Île-de-France
Il aura suffi à peine 1 à 3 centimètres de neige pour paralyser une partie du réseau routier francilien. Environ 1.000 véhicules ont passé la nuit du lundi 8 au mardi 9 janvier dans le froid, immobilisés sur l'asphalte de l'A12, l'A13 ou la N118.
"C'est le même bordel tous les ans alors qu'il y a trois flocons de neige!", peste Sophie. "C'est un sacré bazar", confirme Marthe, dont la voiture a fini dans le terre-plein central après avoir glissé sur une plaque de verglas. "C'est scandaleux que la région n'ait pas prévu ça. Ça sert à quoi la météo?", s'exaspère une autre naufragée de la route.
"Malheureusement, en Île-de-France, le moindre flocon a un fort impact", note sur X Étienne Farget, un chasseur d'orages. Comment expliquer que cela ait une nouvelle fois été le cas?
Des quantités de neige "supérieures" aux prévisions
Arrivé de l'Est, le front neigeux a abordé l'Île-de-France à 20h30. Météo-France avait placé la région en vigilance jaune neige-verglas, mais les quantités de flocons ont été "supérieures à ce qui était prévu".
C'est l'argument principal de Clément Beaune face aux critiques sur un éventuel couac. Le ministre des Transports a assuré sur BFMTV dans la matinée que l'épisode neigeux s'était manifesté "plus tôt et plus fort".
François Durovray, président du conseil départemental de l'Essonne, département concerné ce jour par une vigilance orange neige-verglas, en atteste: "cet épisode neigeux n'était pas prévu et a surpris un certain nombre d'automobilistes".
La cellule de crise a été enclenchée "autour de 22h-23h", selon Clément Beaune. Les opérations de salage et de déneigement ont alors pu débuter. Il était, assure-t-il, impossible d'agir en amont: "Il faut qu'il y ait de la neige qui commence à tomber sur la route pour qu'on puisse avoir une capacité d'intervention. Sinon, ça ne tient pas. Ce n'est pas efficace".
Les axes départementaux peu touchés dans les Yvelines
Selon Kévin Floury, journaliste météo à BFMTV, il existe bel et bien "un salage préventif, lequel "intervient quelques heures en amont d'une perturbation neigeuse, d'un phénomène de risque de pluies verglaçantes, de froid lié à de l'humidité". Et d'ajouter: "visiblement, il n'a pas été mis en place".
Dans les Yvelines, autre territoire placé en vigilance orange neige-verglas ce jour, la problématique avait en revanche été anticipée. Ce qui a permis au réseau départemental de peu souffrir des intempéries, hormis sur deux axes.
"Nos équipes tournaient dès le début de la nuit. Nous n'avons eu, entre guillemets, qu'à les renforcer quand la neige est tombée", rembobine Richard Delepierre, vice-président du conseil départemental des Yvelines en charge des transports.
Les services d'astreinte déployés
"Nous avons en Essonne comme dans les autres départements des astreintes et les services techniques sont intervenus hier dès 22 heures", indique pour sa part François Durovray.
Dans les deux départements, les difficultés ont plutôt été rencontrées "sur les grands axes", qui étaient encore en cours de dessalage dans la matinée, selon son homologue.
"Je parle principalement du réseau de l'État", confirme François Durovray. "Parce que ce sont les routes nationales qui ont été bloquées dans l'ouest francilien".
Les routes toujours verglacées
Comme Richard Delepierre, il estime que le manque d'habitude des conducteurs franciliens aux conditions neigeuses a pu contribuer à l'enlisement sur les routes. D'autant qu'ils ne sont pas aussi bien équipés que les automobilistes vivant en zones montagneuses et que "nous avons une circulation qui est plus dense en Île-de-France que dans le reste du pays", rappelle le président du conseil départemental de l'Essonne.
Les automobilistes devront redoubler de vigilance face au risque d'accident dans les prochaines heures, car aucun dégel n'a à ce stade été annoncé.
Selon les dernières prévisions, le verglas sera à surveiller de près dans l'après-midi et un peu plus encore au cours de la nuit.