"Un jeu dangereux": l'éventuel débat entre Macron et Le Pen condamné par les candidats de gauche
"On est face à un scandale démocratique" pour Raphaël Glucksmann. À l'occasion du débat organisé ce lundi 27 mai sur BFMTV, le candidat socialiste a déploré l'idée d'un potentiel débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en vue de ces élections européennes, après celui entre Gabriel Attal et Jordan Bardella.
"En fait, votre duo, cette valse à deux qui vise à réduire cette élection entre Emmanuel Macron - qui n'est pas candidat aux élections - ou Gabriel Attal - qui n'est pas candidat aux élections - et le Rassemblement national", a regretté la tête de liste socialiste sur le plateau de BFMTV.
L'idée d'un tel débat largement fustigée
Selon la tête de liste socialiste, "les stratèges de l'Élysée désirent absolument faire croire aux Français que la seule opposition dans ce pays, c'est le Rassemblement national", a-t-il lancé, déplorant un "jeu extrêmement dangereux".
Raphaël Glucksmann fait référence aux propos récents d'Emmanuel Macron. À l'approche des européennes pour lesquelles son camp est en difficulté, le chef de l'État a relancé samedi 25 mai l'idée d'un débat avec Marine Le Pen qui appelle toujours le chef de l'État à mettre en jeu sa démission ou une dissolution. Une proposition largement critiquée par l'opposition ces derniers jours.
Manon Aubry s'est également emportée sur le plateau de BFMTV, dénonçant "un 49.3 électoral où on impose ce duo comme s'il n'y avait pas d'autres options dans le pays".
Un peu plus tôt pendant ce débat, la candidate macroniste Valérie Hayer avait posé la question à Jordan Bardella de savoir pourquoi Marine Le Pen "ne (voulait) pas débattre" avec Emmanuel Macron avant le scrutin du 9 juin.
"Une faillite démocratique"
"Parce que c'est vous qui êtes candidate Madame!", lui a répondu le président du Rassemblement national. "Pourquoi, est ce qu'on est obligé d'appeler Monsieur Attal, Monsieur Macron pour venir vous sauver ? Parce que probablement vous êtes en très grande difficulté", a lancé le candidat du RN à Valérie Hayer.
Sur BFMTV, Raphaël Glucksmann a aussi rappelé qu'en Italie, l'équivalent de l'ARCOM avait interdit à Georgia Meloni "un tel duel en disant que dans une élection à plusieurs listes, c'était une faillite démocratique". "Et bien c'est M. Macron et M. Attal qui supplient l'extrême droite de débattre avec eux. Je trouve que c'est s'aplatir. Quand on dirige les institutions de la France, on ne quémande pas un débat à Mme Le Pen".
Et pour cause, le débat prévu à la télévision italienne le 23 mai dernier entre la cheffe du principal parti d’opposition Elly Schlein et la Première ministre italienne Giorgia Meloni a été annulé après que d’autres groupes politiques ont fait part d'un certain nombre de craintes au sujet de l’égalité de traitement des différents partis de la scène politique italienne.