"Un délai inédit": les maires s'inquiètent des "difficultés d'organisation des scrutins" des législatives
Un timing serré. L'Association des maires de France publie un communiqué ce lundi 10 juin dans lequel elle souligne les "difficultés d'organisation des scrutins législatifs", prévus le 30 juin et le 7 juillet, seulement trois semaines et un mois après les européennes.
"La décision soudaine du président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer les électeurs dans un délai inédit dans l'histoire de la République suscite une réelle inquiétude chez de nombreux maires", affirme l'Association.
Elle évoque notamment des préoccupations concernant "l'organisation matérielle" des scrutins qui représentent une "charge importante pour les communes", alors que les élus sortent tout juste de l'organisation d'élections européennes.
Un agenda chargé
Concrètement, l'association d'édiles mentionne les "difficultés" déjà rencontrées par de nombreuses communes à "pourvoir les bureaux de vote en assesseurs" suffisants pour assurer le bon déroulement du vote aux européennes.
"Ceci conduit à solliciter toujours plus les agents des communes, sur la base du volontariat", souligne le groupe d'élus.
L'AMF ajoute que plusieurs événements importants vont bientôt arriver entre le début des "activités touristiques estivales", "l'organisation de nombreuses manifestations liées aux Jeux olympiques et paralympiques" entre le 26 juillet et le 8 septembre, et "le début des congés scolaires annuels". De quoi rendre l'agenda des semaines à venir particulièrement complexe à tenir.
Les "modalités pratiques" pas "prises en compte"
Dans ce contexte, l'AMF dit "regretter que, ni les modalités pratiques de mise en oeuvre de sa décision, ni la pression qu'elle fait peser sur les communes n'aient été prises en compte".
Elle déplore également que "l'exécutif ne semble pas avoir pleinement conscience" des contraintes pesant sur les communes actuellement.
L'association assure pour autant "se tenir à la disposition des communes pour les accompagner dans l'organisation de ces scrutins" pour permettre que le vote se passe dans "les meilleures conditions" possibles.
La loi impose un délai d'au moins 20 jours
Le Rassemblement national (RN) a signé une victoire historique dimanche 9 juin aux européennes, avec 31,6% des voix remportées, contre 14,60 pour la liste de la majorité présidentielle.
En réaction à ce désaveu pour son camp, Emmanuel Macron a annoncé dans la soirée la dissolution de l'Assemblée nationale et l'organisation de législatives. Le premier tour est prévu le 30 juin et le second tour le 7 juillet.
En choisissant ces dates, le président de la République a décidé d'appliquer la fourchette la plus courte autorisée par la Constitution. Selon l'article 12, les "élections générales" doivent avoir lieu "vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution". De fait, les élections législatives anticipées se tiendront exactement 21 jours après son annonce.