Twitter (X) continue de diffuser des publicités sur des publications avec des hashtags haineux
X (ex-Twitter) à l'aube d'une nouvelle polémique? Selon des informations du média américain NBC News, la plateforme d'Elon Musk a diffusé des publicités dans les résultats de recherche pour "au moins 20 hashtags utilisés par des groupes suprémacistes blancs et antisémites."
Parmi ces hashtags figurent #whitepower, #whitepride, mais aussi des termes plus codés comme #groyper (mouvement nationaliste blanc) et #kalergi (théorie du complot visant à "remplacer" les Blancs).
Même si elles accompagnent un faible pourcentage de contenus haineux, les publicités soulignent les difficultés de X à modérer sa plateforme et à lutter contre les discours extrémistes. Pourtant, en novembre 2022, Elon Musk promettait déjà de démonétiser "toute publication haineuse".
La plateforme s'est défendue auprès de NBC News en indiquant avoir déjà pris des mesures sur "un certain nombre" de ces hashtags, mais n'a pas précisé lesquels. Elle réitère avoir "mis en place des règles claires concernant les discours violents et haineux" et limite même la portée de certaines publications.
"X a mis en place des règles claires concernant les discours violents et haineux, ainsi que de solides protections pour les annonceurs", a déclaré le réseau social.
Cependant, une ancienne responsable de Twitter estime que la plateforme pourrait bloquer ou démonétiser des hashtags comme #whitepower sans menacer la liberté d'expression. Depuis son rachat par Elon Musk, X a perdu de nombreux annonceurs majeurs, certains ayant fui à cause des contenus haineux proliférants.
Un Twitter plus permissif que ses concurrents
Les hashtags amplifient la portée des publications, représentant un défi de modération récurrent pour les réseaux sociaux. X semble plus permissif que des concurrents comme Instagram et Tiktok qui bloquent certains hashtags racistes. Une étude montre une hausse récente de l'activité autour d'hashtags extrémistes, possiblement due à des efforts coordonnés.
"Cela montre que ce n'est pas une priorité. C'est un choix", critique Megan Squire, directrice adjointe de l'analyse des données au Southern Poverty Law Center (un groupe anti-haine fondé en 1971) à NBC News, ajoutant que X ne peut se poser en arbitre culturel sans assumer "la responsabilité d'utiliser son influence positivement".
Des exemples plus détaillés sont donnés, comme des publicités de Gearset, Shopify et MS apparaissant dans les résultats pour ces hashtags. Un chercheur a aussi identifié des comptes néo-nazis publiant des images générées par l'IA avec le hashtag associé à un jeu de mots autour d'Hitler.