BFM Normandie
Eure

"Tombé de ma chaise": un avocat déjà confronté à Mohamed Amra "étonné" par la violence de l'attaque du fourgon

À peine une semaine après avoir plaidé devant lui, Grégory Kagan a été surpris de découvrir que Mohamed Amra était le détenu évadé lors de l'attaque mortelle du fourgon pénitentiaire dans l'Eure mardi 14 mai.

"Je suis littéralement tombé de ma chaise." Deux jours après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville (Eure), durant laquelle deux agents sont morts et un détenu s'est évadé, l'avocat pénaliste Grégory Kagan a décrit ce jeudi 16 mai sur BFMTV le comportement de Mohamed Amra.

Le 7 mai dernier, l'avocat au barreau de Paris a plaidé au tribunal correctionnel d'Évreux en faveur d'une partie civile dans le cadre d'un dossier où le suspect surnommé "La Mouche" devait répondre d'un vol avec effraction commis en 2019.

Face à lui, Mohamed Amra apparaissait comme "un prévenu tout à fait classique". "À l'audience, ce monsieur ne m'a pas paru d'une dangerosité particulière", a confié Grégory Kagan sur notre antenne.

Pas "fanfaron"

D'après ses souvenirs, Mohamed Amra répondait simplement aux questions du juge, en n'étant pas "irrévérencieux", ni "fanfaron" depuis le box d'un tribunal qui ne dispose pas de vitre de protection.

L'avocat a également souligné le fait qu'il était jugé pour des larcins - soit des petites sommes volées - loin des sommes nécessaires à la mise en place d'un commando comme mardi.

Tous les soirs dans Le titre à la une, découvrez ce qui se cache derrière les gros titres. Céline Kallmann vous raconte une histoire, un récit de vie, avec aussi le témoignage intime de celles et ceux qui font l'actualité.
Fourgon pénitentiaire attaqué: le récit d'une attaque sans précédent
19:26

Un étonnement partagé par l'avocat de Mohamed Amra mardi soir sur BFMTV, qui s'était dit "abasourdi". "J’aimerais imaginer qu’il n’est pas impliqué, qu’il n’est pas le commanditaire, qu’il n’est pas le co-organisateur. Ça ne changera rien au drame, mais quand vous assistez quelqu’un, vous n’avez pas envie d’imaginer qu’il soit impliqué dans une pareille violence, aveugle, dramatique, folle, inexcusable", avait rapporté Me Hugues Vivier.

Il avait poursuivi: "Ça ne correspond pas au profil que j'avais perçu de lui." Une autre possibilité n'était pas à exclure selon l’avocat. Celle "qu’on soit venu le chercher non pas pour le libérer, mais pour l’avoir à disposition et peut-être pour lui faire payer ce qu’on suppose qu’il a lui-même commis".

Théo Putavy