On a testé le DJI Avata 2: pourquoi ce drone immersif nous a bluffés
DJI continue d’offrir une expérience FPV (First Person View) de haut vol. L'Avata, le best-seller du fabricant chinois revient ainsi dans une nouvelle version spectaculaire et toujours plus immersive, Avata 2, permettant de visualiser dans un casque les images du drone en temps réel.
Petit et léger, le drone ne pèse que 377 g avec la batterie qui s'insère à l'arrière. Autour des quatre hélices, des protections en plastique dur enveloppent les côtés de l'appareil pour le protéger. Une trappe sur le côté abrite l'emplacement de la carte de stockage Micro SD, ainsi qu'un port USB-C pour charger la batterie ou transférer les images vers votre ordinateur. La petite caméra à l'avant est l'élément le plus fragile, une protection en plastique se met dessus lorsque vous rangez éteint l'Avata 2.
Le drone offre une autonomie annoncée d’environ 21 minutes de vol, ce qui est important pour un drone FPV. La caméra permettant des prises de photos (JPEG & RAW) et de vidéos jusqu’en 4K à 60 ips, s’enregistre sur une carte Micro SD à insérer dans le drone, un stockage de 46Go interne est aussi possible. Embarquant des fonctionnalités héritées des autres drones DJI, tout en ajoutant ses nouveautés qui facilitent et rendent accessible le vol en immersion.
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Son pilotage simple avec la RC Motion 3
Dès le premier vol, le plaisir de la sensation de pouvoir voler s’est immédiatement fait ressentir. Après quelques minutes de configuration et d’appareillage entre le drone, on accède au menu de l’appareil en enfilant le masque.
Ce masque confortable - les Goggles 3 - intègre un écran Micro-Oled en 1080p. La radiocommande, la DJI RC Motion 3, permet de piloter l’appareil à la manière d’un manche d’avion avec différents modes, normal et sport, qui modifient la vitesse et le comportement en vol: 8 m/s (mode Normal) et 16 m/s (mode Sport).
Il suffit d’utiliser le bouton 5D situé au-dessus du casque pour naviguer, ou de manière plus étonnante, avec la radiocommande RC Motion 3 qui peut fonctionner comme un pointeur. En vol, tout le pilotage se fait grâce à cette radiocommande: une gâchette à l’arrière permet de contrôler la vitesse. La direction se contrôle avec l’inclinaison; le manche pointé vers le haut fait monter le drone, vers le bas pour redescendre.
On l’incline à gauche ou à droite pour les virages. L’endroit vers lequel se dirige le drone est matérialisé par un petit rond situé au centre de l’écran. C’est la combinaison de la gâchette et du mouvement du contrôleur qui permet de piloter le drone simplement.
Sur la RC Motion 3, la disposition des boutons est bien pensée. Un gros bouton orange permet de mettre le drone en pause pendant le vol, il s’arrête et reste sur place, ce qui est pratique et sécurisant. D’autres boutons permettent de lancer ou d’arrêter l’enregistrement de la caméra, ou encore de passer du mode normal au mode sport, augmentant ainsi la vitesse et la réactivité.
Comme tous les drones DJI, en cas de perte de signal ou de batterie très faible, on peut déclencher le "RTH" (Return To Home) pour faire revenir automatiquement le drone au point de décollage (attention à bien paramétrer en amont la hauteur à laquelle le drone doit monter pour revenir). Une fonction mise en avant est "Acro simplifiée": avec un petit joystick sur la radiocommande, il est possible de réaliser des figures comme des flips avant/arrière, des tonneaux et des drifts à 180°. Cela fonctionne assez bien et rend le pilotage plus ludique et amusant, surtout en vue caméra immersive.
Plusieurs membres de la rédaction ont testé l’Avata 2, y compris certains qui n’avaient jamais piloté de drone auparavant. Après quelques minutes de prise en main, ils ont compris le fonctionnement en vol et ont réussi à naviguer à travers les arbres avec simplicité.
Un drone conçu aussi pour les pilotes expérimentés
Pour les pilotes qui pratiquent déjà le drone FPV, ou pour ceux qui souhaitent piloter sans assistance comme avec un vrai drone FPV, il est possible d’acheter en option la radiocommande 3 DJI FPV pour 149 euros. Elle ressemble à une radiocommande classique de drone avec deux joysticks et permet de piloter le drone en mode manuel, sans aucune aide.
Une manipulation est nécessaire en desserrant le ressort du joystick des gaz (outil fourni avec la radiocommande) et autoriser le passage en mode manuel dans le menu du drone. En pilotage manuel, les gaz sont à zéro; il faut donc maintenir la puissance des gaz pour ne pas faire chuter le drone.
Lors des déplacements, le drone ne revient pas automatiquement à l’horizontal, l’inertie fait pencher les axes de tangage et de roulis, et c’est à vous de tout contrôler en vol. Plusieurs vols et pas mal d’entraînements sont nécessaires pour maîtriser le véritable pilotage manuel en FPV. Mais une fois cette maîtrise acquise, les sensations en vol et les possibilités d’images sont remarquables.
À noter que la vitesse horizontale augmente jusqu’à 19 m/s, soit 68 km/h en Europe en mode manuel avec cette radiocommande. Sur ce contrôleur, une multitude de boutons est présente au-dessus et derrière, comme par exemple le bouton pause qui arrête le drone sur place.
La qualité vidéo caméra
Si les drones FPV sont souvent surmontés d’une caméra d’action de type GoPro ajoutée par le télépilote, l’Avata intègre sa propre caméra à l’avant du drone, servant à la fois à capturer photos et vidéos et au retour vidéo pour le masque.
C’était un défaut reproché à la première génération de l’Avata, qui a été nettement amélioré dans cette deuxième génération. La caméra dispose d’un capteur de 1/1,3 pouce de 12 Mpx avec une ouverture fixe à f/2.8.
Au-delà des caractéristiques techniques, la qualité globale est très satisfaisante, tant en photo qu’en vidéo. En vidéo, la dynamique (la différence entre les basses et les hautes lumières) du capteur plus grand se fait ressentir.
La résolution maximale en vidéo est en 4K à 60 ips, avec l’arrivée du profil de couleur D-Log M pour retravailler ses vidéos en post-production, facilitant ainsi l’intégration dans des chaînes de production vidéo avancées. La stabilisation vidéo maison de DJI, "RockSteady", évolue vers la version 3.0, et la stabilisation horizontale "HorizonSteady" est également prise en charge.
L’enregistrement se fait sur une carte micro SD, mais le drone dispose également d’un stockage interne de 46 Go, pratique en cas d’oubli. Il est aussi possible d’enregistrer la vue du télépilote depuis le masque en insérant une carte micro SD dans les DJI Goggles 3.
La classification européenne norme C1
Comme pour tout usage de drone depuis des années, une réglementation européenne est en vigueur. Si c’est votre premier drone, vous devez vous déclarer comme exploitant télépilote sur le site Alpha Tango. Vous obtiendrez un numéro de télépilote que vous conserverez pour vos prochains drones, ce numéro doit être apposé sur le drone (l’utilisation d’une étiquette est recommandée). Pour un drone de plus de 250g, il est conseillé de passer un QCM de la catégorie ouverte sur le site Alpha Tango afin d’acquérir les notions essentielles à la pratique du drone.
Depuis le début de cette année, une classification basée sur la masse des drones est en vigueur. Pour les drones qui n’ont pas de classe, le vol est possible, mais cela contraint le pilote à respecter des mesures supplémentaires pendant le vol (plus d’informations sur le site ecologie.gouv.fr).
L’Avata 2 est classé C1 par la classification européenne, cette mention doit être clairement affichée sur le drone, DJI a travaillé avec les autorités pour inscrire cette classification sur le drone. C’est très bien que cette mention soit inscrite sur ce modèle en ce début de l’année.
Enfin le vol doit s’effectuer en respectant la carte Géoportail pour connaître les environnements où il est possible de voler. À noter que l’utilisation du masque rend impossible la vue directe de l'appareil et la présence d’une seconde personne pour observer l'environnement du drone est obligatoire. Ces points peuvent paraître embarrassants, si vous êtes débutant dans la discipline mais essentiel pour voler en sécurité pour vous les autres. Toutefois il est recommandé de se renseigner sur les sites officiels de la réglementation en vigueur dans votre pays.
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"La réalité mixte"
C’est une nouvelle fonctionnalité apportée par le masque, les DJI Goggles 3, Outre le déplacement malin de la batterie à l’arrière de la sangle, une autre nouveauté réside dans l’intégration de deux caméras à l’avant du masque. À tout moment, un double appui sur le côté gauche du masque permet d’afficher une vue extérieure capturée par ces deux caméras.
L’intention de DJI est claire: offrir la possibilité de voir l’environnement réel. Une option "vue réelle PIP" dans les paramètres permet d’afficher cette vue dans une petite fenêtre en bas de l’écran pendant le vol. Cependant, bien que l’idée mérite d’être soulignée, la qualité des caméras laisse à désirer, avec une image zoomée et un champ de vision restreint. Le résultat n’est pas à la hauteur des attentes, et il est souvent préférable de relever la visière du masque pour observer directement le drone, en particulier lors du décollage ou de l’atterrissage.
Absence de capteur de détection d’obstacles avant
Avec un appareil aussi intuitif, la tentation de prendre des risques vient rapidement, surtout avec les protections d’hélices qui sécurisent contre les petits chocs et les contacts avec des branches.
À première vue, cela est plutôt rassurant. Il faut reconnaître que la conception de cette version 2 de l’Avata est plus robuste. Cependant, pour un débutant, l’absence de capteurs de détection d’obstacles à l’avant est un point manquant de l’Avata 2. La caméra est vulnérable face aux obstacles, et un choc contre une surface dure ou une branche pourrait l’endommager.
Aujourd’hui, même les modèles d’entrée de gamme des drones stabilisés de DJI sont équipés de capteurs avant. Sur l’Avata 2, les seuls capteurs présents sont des détecteurs de positionnement optiques arrière et inférieurs, utiles pour l’atterrissage ou le vol en intérieur. Il est donc crucial de rester prudent et de ne pas surestimer sa facilité de pilotage au début afin d’éviter tout risque d’incident.
Une seule batterie rend l’achat de batteries supplémentaires presque obligatoire
L’autonomie de 21 minutes annoncée est très confortable pour un drone FPV. Dans la réalité, avec du vent et en alternant entre différents modes de vol, on se retrouve plutôt autour de 15 minutes de vol. Cela reste agréable pour ce type d’appareil FPV. On regrette qu’il soit livré en pack de base avec une seule batterie, car après un vol sur votre spot de vacances cet été, vous risquez d’être frustré. Il est possible de recharger la batterie directement sur le drone avec une prise secteur ou une powerbank (aucun bloc secteur n’est fourni avec le pack une batterie) en 88 minutes à 30W maximum, selon la marque.
Une version est disponible incluant le pack de base plus deux batteries supplémentaires, sa station de charge et une sacoche en bandoulière pour 1.199 euros. Cette version est pratique en déplacement, la station de charge, branchée en 60W, permet de recharger une batterie en 45 minutes. Deux paires d’hélices supplémentaires sont également fournies au cas où l’une d’elles viendrait à s’abîmer.
Conclusion
Pour vous initier au domaine du drone FPV avec un appareil prêt à l’emploi dès sa sortie de boîte, ou pour les pilotes expérimentés de drones stabilisés désireux de s’essayer au vol FPV, l’Avata 2 est un très bon drone. Cette nouvelle version de l’Avata corrige les défauts de la première génération, notamment en termes de qualité vidéo. Elle offre également, grâce à la radiocommande DJI FPV 3 disponible en option, la possibilité de s’initier au véritable vol manuel FPV. Ce drone nous a impressionnés par l’étendue de ses fonctionnalités avancées pour ses 377g, et il bénéficie en prime de la classification C1 apposée.
Le DJI Avata 2 est sorti le 11 avril. Plusieurs versions sont proposées sur le site:
- Bundle Fly More DJI Avata 2 (batterie unique): le drone, les DJI Goggles 3 et la DJI RC Motion 3) à 999 euros.
- Bundle Fly More DJI Avata 2 (trois batteries): plus 2 batteries supplémentaires, une station de recharge bidirectionnelle et un sac de transport à 1 199 euros.
- DJI Avata 2 (drone uniquement) à 489 euros (pour les processeurs d’anciennes DJI Goggles et DJI RC Motion compatibles)