Seine-Saint-Denis: jusqu'à 25 ans de prison requis pour le meurtre d'Aman, tué sur fonds de rivalités entre cités
Des peines allant de 10 à 25 ans de réclusion criminelle ont été requises ce lundi 6 mai à Bobigny, dont le quantum le plus élevé pour l'auteur des tirs qui avaient coûté la vie à Aman, âgé de 16 ans, victime innocente de rivalités de cités, rapporte l'AFP.
Dans cette affaire, quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, sont jugés depuis le 22 avril devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour la mort le 6 juin 2020 d'un jeune lycéen sans histoire, tué par balles à proximité d'un terrain de jeu à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) alors qu'il dégustait une glace avec ses copains.
L'auteur des tirs reconnaît les faits
L'enquête va démontrer qu'Aman se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, pris au piège d'une brouille futile entre les quartiers d'Orgemont à Epinay-sur-Seine et des Raguenets à Saint-Gratien (Val-d'Oise). Lui habitait dans le centre-ville d'Epinay-sur-Seine.
"Écrire à sa professeure principale, manger une pizza, commander un tiramisu (...) à quoi tient une vie. Ce sont les dernières actions d'Aman avant de recevoir les six projectiles", a déclaré l'avocate générale en préambule de son long réquisitoire.
Pendant près de trois heures, la représentante du ministère public est revenue en détail sur cette nuit du meurtre et a déterminé le rôle et la responsabilité de chacun des quatre accusés.
Une peine de 25 ans de réclusion criminelle a été requise contre Abass S., qui a reconnu être l'auteur des tirs de fusil de chasse au deuxième jour du procès après avoir nié pendant quatre ans. Il est le seul à être jugé en détention.
"Une reconnaissance n'a pas le même poids selon le moment des faits", a estimé l'avocate générale. "Reconnaître, c'est poser un peu de baume mais plus que la reconnaissance des faits, ils (la famille de victime) auraient eu besoin d'un frère, d'un neveu", a-t-elle dit.
Pour celui qui "est à l'origine de ce projet", Abib M., une peine de 20 ans de prison a été demandée.
Originaire de la cité des Raguenets, il est celui qui conduit Abass S. à la cité ennemie d'Orgemont, car la vitre de sa voiture avait été cassée par des jeunes du quartier ennemi quelques heures auparavant.
Une peine de 10 ans d'emprisonnement a été requise pour le conducteur et le passager d'un deuxième véhicule qui suivait le premier équipage. Les deux complices devaient prêter assistance en cas de problème.
Trois avocats sur quatre de la défense ont plaidé lundi l'acquittement pour leurs clients. Le verdict est attendu mardi en soirée.