"Rien à nous reprocher": Marine Le Pen se défend après la polémique sur des tracts du RN pour les européennes
Circulez, il n'y a rien à voir. C'est, peu ou prou, le message que fait passer Marine Le Pen ce mardi 4 juin sur France 2, après que le RN a publié des visuels appelant des corps de métier au vote, dont certains s'adressant à des gendarmes et des policiers, avec des illustrations d'uniformes.
"Il n'y a absolument rien à reprocher au Rassemblement national, nous avons respecté la loi", se défend l'élue d'extrême droite. "Les gendarmes ne sont pas des sous-citoyens", affirme encore la cheffe des députés du RN, jugeant parfaitement "naturel qu'un grand mouvement tel que le [sien] adresse un message".
Reste que cette communication fait polémique en raison du devoir de réserve. Soit "l'obligation faite à tout agent public de faire preuve de réserve et de retenue dans l'expression écrite et orale de ses opinions personnelles", comme le rappelle le site officiel de l'administration française.
Le directeur général de la police nationale, Christian Rodriguez, n'a pas manqué de le rappeler dimanche, écrivant sur X: "Vous semblez ignorer que le statut militaire interdit ce genre de message. Et le moins qu’on puisse attendre, c’est que vous respectiez le gendarme et son statut, dans ces périodes où son engagement peut le conduire aux pires conséquences. Ce message est inadmissible."
Quel est le devoir de réserve des agents publics?
Concernant les militaires, le code de la Défense, est clair à ce sujet: "Les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres. Elles ne peuvent cependant être exprimées qu'en dehors du service et avec la réserve exigée par l'état militaire." Il est également interdit aux militaires en activité "d'adhérer à des groupements ou associations à caractère politique".
De là à faire rétropédaler le parti d'extrême droite? Pas le moins du monde. Son président, Jordan Bardella, a répondu sur X à Christian Rodriguez: "Les gendarmes respectent le devoir de réserve dans leurs fonctions, contrairement à vous, qui prenez à parti publiquement un mouvement politique en pleine campagne officielle." Marine Le Pen a évoqué sur France 2 ce mardi matin "la violence qui a été utilisée dans ce tweet par le patron de la gendarmerie".
L'ancienne candidate à la présidentielle donne également la réplique au gouvernement, après que plusieurs ministres, dont le Premier Gabriel Attal, ont mis en cause cette communication ainsi que les propos de Jordan Bardella.
Il lui est notifié que le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, a jugé sur X que "Respecter la République, c’est de ne JAMAIS instrumentaliser l’armée qui protège la Nation à des fins électoralistes."
Réponse de Marine Le Pen: "Pas de leçon d'électoralisme de la part de Renaissance, s'il vous plait, surtout avant les trois jours qu’on va avoir avec le président de la République, qui va instrumentaliser les commémorations du débarquement pour faire sa campagne (aux élections européennes, NDLR)".