Retraites: les principaux ports français perturbés par une grève
"C'est la flamme syndicale et revendicative": à Brest, d'où la flamme olympique doit embarquer dans la soirée, comme dans d'autres ports français, dockers et travailleurs portuaires ont fait grève ce vendredi à l'appel de la CGT pour contester l'application de la réforme des retraites. "On nous chauffe tellement depuis une semaine avec la flamme olympique qu'on a fait notre propre accueil", a ironisé Yoann Iguer, secrétaire CGT des dockers de Brest.
Mobilisés pour dénoncer l'attitude du gouvernement dans les négociations sur l'application de la réforme des retraites, une cinquantaine de dockers et de travailleurs portuaires ont allumé un brasier de palettes et de pneus à l'entrée du port breton. L'énorme panache de fumée noire était visible vendredi matin dans une grande partie de la ville, y compris depuis le quai Malbert, d'où la flamme olympique doit embarquer en fin de journée à bord d'un multicoque de course au large, pour rejoindre Pointe-à-Pitre (Guadeloupe).
"On a fait notre propre flamme. C'est la flamme syndicale et revendicative", a déclaré à l'AFP Sébastien Léon, délégué syndical CGT, qui a précisé que tout le port de Brest était à l'arrêt, y compris la réparation navale. La CGT Ports et Docks a appelé à quatre jours de mobilisation les 7, 13, 21 et 25 juin pour réclamer des négociations sur l'application de la réforme des retraites.
D'autres grèves prévues
Ailleurs en France, une partie du port de Dunkerque (vrac, liquides...) a été perturbée par la grève, mais l'activité ferries a été maintenue. Au port de Calais, "l'activité a été perturbée une partie de la nuit et de la matinée, cependant l'activité transmanche a pu se poursuivre partiellement", a indiqué la direction. En début d'après-midi, "l'activité tourisme (n'était) plus du tout entravée". D'après la CGT, la grève a été suivie à 80% dans le port calaisien. A Marseille-Fos, le blocage de l'entrée principale du port a été levé en milieu d'après-midi. La police a recensé 600 participants.
"On remettra le couvert jeudi prochain puis le 21 et le 25 juin, à chaque fois pour 24 heures. Et en plus nous faisons des grèves de quatre heures, trois fois par semaine, jusqu'à ce que Macron tienne ses promesses", a déclaré Christophe Claret, secrétaire général CGT des dockers de Fos. D'après la CGT, le président de la République, Emmanuel Macron, avait promis des aménagements de la réforme des retraites pour les salariés des ports.
Jeudi, plusieurs organisations regroupant les entreprises organisatrices et commissionnaires du transport aérien et maritime ont dénoncé dans un communiqué un mouvement aux "conséquences catastrophiques pour l'attractivité des ports français". Elles déplorent un mouvement qui intervient "dans un contexte de reprise de la demande conteneurisée en Europe, qui aurait pu constituer une occasion de préserver, voire d'acquérir des parts de marché".
Les dockers peuvent valider leur départ à la retraite quatre ans avant l'âge légal, soit à 60 ans, contre 58 ans avant la réforme de 2023. Ils souhaitent négocier ce relèvement de l'âge de départ et prolonger des mesures de retraite anticipée pour les salariés ayant été exposés à l'amiante au cours de leur carrière. Des arrêts de travail de quatre heures entre 10H00 et 16H00 sur dix autres journées sont également prévus en juin.