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Quotas HLM assouplis: la Loi logement passe une première étape

Le projet de loi logement du gouvernement a été adopté en commission par les sénateurs.

Vivement critiqué par les associations de locataires HLM, le projet de loi logement du gouvernement a été adopté en commission par les sénateurs, d'accord pour assouplir les règles du logement social malgré l'opposition de la gauche qui dénonce une réforme "cynique" envers les plus vulnérables.

Avant un examen dans l'hémicycle qui s'annonce mouvementé à partir du 18 juin en première lecture, le texte du ministre Guillaume Kasbarian a passé un premier filtre sénatorial, celui de la commission des Affaires économiques de la chambre haute.

La majorité sénatoriale, une alliance de droite et du centre, a approuvé la plupart des mesures, non sans émettre un certain nombre de réserves. "C'est une loi qui ne fait pas de mal mais qui ne fait pas beaucoup de bien", a résumé auprès de l'AFP Sophie Primas (Les Républicains).

"Son périmètre est extrêmement contraint, on est loin de répondre à la crise du logement", a renchéri la centriste Amel Gacquerre.
"On s'en fout, on s'en fout pas" : 200 000 locataires de HLM "au-dessus des plafonds" - 16/05
"On s'en fout, on s'en fout pas" : 200 000 locataires de HLM "au-dessus des plafonds" - 16/05
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La gauche vent debout contre le texte

Le point le plus discuté concerne la réforme de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), qui impose aux villes des quotas de logements sociaux. Le gouvernement souhaite permettre à certaines villes n'ayant pas atteint leur objectif d'intégrer une part de logements intermédiaires (LLI) à leur quota pour rattraper leur retard, dans le cadre d'un "contrat de mixité sociale" avec l'Etat. La majorité sénatoriale a considérablement élargi le nombre de communes éligibles à cet aménagement.

Plusieurs sanctions pour les communes déficitaires en logement sociaux ont par ailleurs été supprimées en commission, tout comme la "commission nationale SRU", organe chargée de contrôler le respect de ces objectifs.

"Il est nécessaire de mieux adapter la loi SRU en fonction des contraintes locales de nos maires", a expliqué Amel Gacquerre.

La gauche, elle, est vent debout contre cette mesure. "Oui à la construction de logements intermédiaires, mais pas au détriment du logement social", a regretté la sénatrice socialiste Viviane Artigalas, dénonçant "une loi qui va stigmatiser encore le parc HLM".

Le sénateur écologiste Yannick Jadot s'est désolé face à une mesure qui "récompense" selon lui les villes "qui refusent de jouer le jeu de la mixité sociale". "C'est une loi cynique, au détriment des plus vulnérables", a-t-il ajouté.

En commission, le Sénat a également renforcé le pouvoir des maires dans l'attribution des logements sociaux nouvellement construits dans leurs communes: là où le gouvernement proposait de leur donner un droit de veto pour les premières attributions de HLM, les sénateurs ont étendu ce veto à toutes les attributions.

D.L. avec AFP