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États-Unis

"Personne n'est au-dessus des lois": le procès du fils de Joe Biden plonge dans l'histoire de ses addictions

Hunter Biden, fils du président américain, est accusé par des procureurs fédéraux d'avoir menti en remplissant des formulaires pour l'acquisition d'un revolver en 2018, dans lesquels il niait une addiction à la drogue qu'il a reconnue par la suite.

Le procès pénal de Hunter Biden pour détention illégale d'arme à feu a plongé ce mardi 4 juin dans les addictions passées du fils cadet du président américain, à cinq mois de l'élection entre le démocrate et son rival républicain Donald Trump tout juste condamné.

Hunter Biden, un avocat et homme d'affaires de 54 ans reconverti en artiste et qui s'est sorti d'années de dépendance à la drogue et à l'alcool, est une cible privilégiée des adversaires de son père qui le voient en talon d'Achille du locataire sortant de la Maison Blanche.

Comme à l'ouverture du procès ce lundi, la Première dame Jill Biden était présente pour soutenir son beau-fils au tribunal fédéral de Wilmington, dans le Delaware, fief sur la côte est du clan Biden. Le président démocrate avait assuré la veille son fils de son "amour infini".

Crack, vodka...

"Personne n'est au-dessus des lois. Qui que vous soyez et quel que soit votre nom", a tonné le procureur Derek Hines, à l'instar de ce qu'ont martelé depuis des mois tous les procureurs qui poursuivent au civil et au pénal Donald Trump et sa famille.

Costume strict bleu marine, cheveux grisonnants soigneusement coiffés en arrière, Hunter Biden comparaît pour avoir menti sur sa consommation de drogues lorsqu'il avait acquis une arme à feu en 2018, un délit aux États-Unis.

Ce mardi, l'audience a longuement été consacrée à l'écoute d'extraits de l'autobiographie de Hunter Biden, Les Belles Choses, un livre devenu une pièce à charge pour l'accusation, car il y raconte justement des années d'addiction.

Dans la salle, les jurés ont entendu une version du livre audio lue par Hunter Biden lui-même: on l'entend évoquer sa consommation de crack, la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de drogue autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication, et d'éphémères amours avec la veuve de son frère Beau Biden mort en 2015 d'un cancer, et dont il était très proche.

Les deux frères étaient les seuls survivants d'un accident de voiture en 1972 qui avait tué leur petite soeur et leur mère, une tragédie qui a marqué le début de carrière politique de Joe Biden.

Il plaide non coupable

La veuve de Beau Biden, Hallie Biden, témoignera au procès, citée par l'accusation, car c'est elle qui avait trouvé l'arme achetée par Hunter Biden, et l'avait jetée dans une poubelle.

"Robert Hunter Biden a choisi de posséder illégalement une arme à feu" alors qu'"il était consommateur de crack et toxicomane", a accusé le procureur Hines en montrant une photo d'un Colt Cobra, le revolver au centre de l'affaire.

Il plaide non coupable et son avocat, Abbe Lowell, a assuré aux jurés qu'"il ne consommait plus de drogues quand il a acquis cette arme (qui) n'a jamais, jamais, été chargée, portée ou utilisée pendant les 11 jours où elle a été en sa possession".

Objet de nombreuses controverses, et de théories du complot, un ordinateur portable d'Hunter Biden récupéré et exploité par la police fédérale a été montré aux jurés ce mardi par le procureur, et une agente du FBI l'a authentifié.

A.G avec AFP