"Pas de visite, pas de soin": l'épouse d'un détenu déplore des prisons au ralenti depuis l'attaque d'Incarville
Cela fait dix jours qu'elle n'a pas vu son mari incarcéré. Une situation pesante pour cette épouse. "On compatit et on ne comprend pas", explique-t-elle à BFMTV. "La mort de deux agents, c'est triste. On ne le veut pas. Mais d'un côté, les détenus n'ont rien à voir. Ce n'est pas eux qui l'ont fait s'évader."
Après la mort de deux agents, tués lors de l’attaque d’un fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure) le mardi 14 mai, quatre syndicats des surveillants pénitentiaires avaient appelé à bloquer les prisons pour "maintenir la pression" sur le gouvernement.
"Pas de cantine, pas de promenade, rien"
Ce mouvement a entraîné pendant près de trois jours des perturbations sur le fonctionnement de la justice, avec notamment le report ou l'interruption de procès lorsque les prévenus ou les accusés ne pouvaient être extraits de leur cellule pour comparaître.
Le mouvement de contestation s'est étendu jusqu'au sein des prisons. Depuis, la chaîne pénitentiaire est au ralentie, déplore l'épouse d'un détenu. "Pas de visite, pas de soin, pas de cantine, pas de promenade, rien”, affirme-t-elle. Selon elle, certaines personnes incarcérées "n’avaient pas de télé et pas de cabine téléphonique". Certains parloirs sont également suspendus.
Le vendredi 17 mai, trois des quatre syndicats des surveillants pénitentiaires ont appelé à lever le blocage des prisons, estimant avoir été entendus à l'issue d’une réunion au ministère de la Justice.
"Il y a cet armement. On va avoir des armes longues. On va avoir un plan de formation, des véhicules qui vont être achetés et sécurisés avec un vitrage pare-balles et des véhicules différents de ce qu’ils sont aujourd’hui", détaille Erwan Saoudi, secrétaire inter-régional FO Justice. "On considère que nous avons été entendus."
"Une action criminelle"
Le mardi 14 mai, un fourgon pénitentiaire, qui s'occupait du transfert de Mohamed Amra, a été attaqué au matin au niveau du péage d'Incarville dans l'Eure. Deux agents pénitentiaires sont morts et trois autres ont été blessés au cours de l'attaque. Le détenu, Mohamed Amra, a pris la fuite avec les assaillants.
Invitée sur BFMTV ce mardi 21 mai, la procureure de la République de Paris a dénoncé "une action criminelle" et pointé "une violence extrême sans aucune limite (...) qui a été déployée sur le lieu des faits". Interrogée sur les investigations en cours, la procureure de la République de Paris a également annoncé que "les enquêteurs ont des pistes sérieuses".