Paris: rassemblement devant le lycée Henri IV contre l'extrême droite
Une centaine de jeunes se sont rassemblés ce lundi 10 juin devant le prestigieux lycée Henri IV à Paris contre l'extrême droite, au lendemain des élections européennes et à trois semaines des législatives anticipées annoncées par Emmanuel Macron, a constaté l'AFP.
"Pas de quartier pour les fachos" ou "La jeunesse emmerde toujours le FN", pouvait-on lire à la mi-journée sur des pancartes devant ce lycée du 5e arrondissement de la capitale, où environ 120 jeunes, majoritairement des élèves de l'établissement, étaient massés devant l'entrée principale sans pour autant empêcher les entrées, possibles par une autre porte.
"On est là, même si Macron ne veut pas nous on est là", "So, so, solidarité avec les immigrés et les sans-papiers" ou "Macron t'es foutu, ton lycée est dans la rue", chantaient-ils notamment devant cet établissement où a étudié Emmanuel Macron.
Dans un tract diffusé par les étudiants qu'a pu consulter BFMTV, on peut y lire "Marine (...) tu as réussi ton coup, tu vas devenir la deuxième figure d'extrême droite à gouverner la France, juste après Philippe Pétain".
"Tu as réussi l'impensable: faire du Front, ou comme tu le préfères, le Rassemblement national, un parti comme les autres", dénoncent les étudiants.
Dissoudre l'Assemblée nationale "un risque énorme" selon eux
"On est ici pour dire qu'on est contre la réussite du RN, contre cette décision de dissolution prise par Macron qui est dangereuse", a indiqué à l'AFP Yassine, 17 ans, élève en première. "On a le bac de français vendredi. On a notre dernier cours de français cet après-midi, mais s'il faut ne pas y aller pour se battre contre le RN, c'est bien plus important".
Pour Aya, 17 ans, en première aussi dans cet établissement, "c'est important de montrer qu'Henri IV se bat aussi contre le Rassemblement national", dont la liste, emmenée par Jordan Bardella, est arrivée en tête dimanche avec quelque 31,36% des voix. "C'est le lycée de Macron, on veut lui dire qu'on n'est quand même pas d'accord avec lui".
"La décision de Macron de dissoudre l'Assemblée nationale est un risque énorme", renchérit Tim, 18 ans, en classe préparatoire littéraire. "Je ne comprends pas ce pari politique."
Le rectorat de Paris a indiqué à l'AFP qu'il assurait "un suivi très attentif" de la situation, "en lien avec la préfecture de police".