Paris: mobilisation au lycée Hélène-Boucher pour dénoncer la garde à vue d'une cinquantaine d'élèves
Une cinquantaine d'élèves, parents et enseignants se sont rassemblés ce lundi 10 juin devant le lycée Hélène-Boucher, à Paris, pour dénoncer les conditions d'évacuation par la police et de garde à vue d'une cinquantaine de lycéens la semaine dernière après leur occupation de l'établissement, rapporte l'AFP.
Interpellés jeudi soir, 48 lycéens avaient passé une nuit en garde à vue après avoir occupé leur établissement du 20e arrondissement en soutien au peuple palestinien, avant d'être remis en liberté dans la journée de vendredi, avaient indiqué la semaine dernière des sources judiciaire et policière, ainsi que le rectorat.
Des élèves affirment avoir été "violentés"
Une source policière avait affirmé jeudi qu'une cinquantaine de personnes avaient "dégradé les deux premiers étages" avant de se barricader "dans une salle de classe avec des chaises et des tables". Une version contestée par les lycéens mis en cause.
"Nous avons été extrêmement violentés et humiliés par les policiers", a affirmé lundi à l'AFP une élève de terminale qui a souhaité rester anonyme. "Traumatisée", elle assure avoir été "traitée de 'salope' pendant l'occupation du lycée", et, en garde à vue, "menottée au Serflex jusqu'à ce que (ses) mains deviennent violettes".
Selon cette lycéenne, "les élèves du blocus ont été convoqués pour un conseil de discipline à Hélène-Boucher".
Sa mère, qui a également requis l'anonymat, s'est dite "en colère", dénonçant "l'arrestation au sein de l'école d'une violence grave" et "24 heures de garde à vue" et plaidant pour qu'"on entende aussi la version des enfants", selon lesquels "tout était pacifiste".
"On vient se rassembler pour s'opposer à toutes sanctions à l'encontre des lycéens arrêtés", a expliqué Christophe Lalande, enseignant à Montreuil et représentant FO, contestant la "répression féroce" de "ces jeunes (qui) ont raison de se révolter" et "le sort réservé par ce gouvernement à la jeunesse qui se mobilise massivement".
Les syndicats CGT, FSU, Solidaires et plusieurs organisations de jeunesse, dont l'Unef, avaient dénoncé vendredi "une répression sans commune mesure" contre ces lycéens, dans "un contexte de plus en plus autoritaire".