Nouvelle-Calédonie: une usine de nickel risque de fermer définitivement faute de minerai acheminé
L'intersyndicale de la Société Le Nickel (groupe Eramet) en Nouvelle-Calédonie a lancé un "SOS" aux salariés pour qu'ils permettent l'acheminement de minerai vers l'usine, faute de quoi l'avenir de l'entreprise serait compromis, dans ce secteur crucial de l'économie calédonienne.
"Les sept organisations syndicales de la SLN lancent ce soir un SOS à tous les salariés de l'entreprise", selon un message interne diffusé mercredi 22 mai, et que l'AFP a pu consulter vendredi.
"Sans une reprise, dans les tout prochains jours, du chargement des minéraliers sur tous nos centres miniers, les fours de Doniambo, par un manque de minerai en qualité et en quantité suffisantes, vont être irrémédiablement endommagés et s'arrêter définitivement de fonctionner", a expliqué l'intersyndicale.
Cette usine pyrométallurgique de Nouméa traite le minerai 24 heures sur 24, dans trois fours électriques "parmi les plus puissants au monde", selon l'entreprise.
"Une urgence absolue"
La production du minerai est perturbée par les mouvements de protestation qui ont éclaté depuis plus de dix jours contre une réforme électorale votée à Paris le 15 mai.
La principale figure du camp loyaliste, Sonia Backès, a appelé également à sauver l'usine de Doniambo.
"Il y a une urgence absolue sur la SLN, que j'ai signalée hier (jeudi) au président de la République", en visite dans l'archipel, a-t-elle déclaré à la radio RRB.
"Si elle n'a pas de minerai dans les deux prochains jours (...) les fours s'arrêteront. Et si les fours s'arrêtent c'est la fin de la SLN", a-t-elle prévenu.
Eramet avait indiqué mercredi que l'ensemble de ses mines étaient "à l'arrêt depuis une semaine" à cause de "conditions de sécurité (...) trop dégradées". L'exploitation du nickel est le pilier de l'économie calédonienne, qui traverse une crise sans précédent après la chute de plus de 45% en 2023 du cours de ce métal.