Nouvelle-Calédonie: Macron se dit prêt "à aller au référendum" sur la réforme contestée du corps électoral
Auprès du Parisien ce samedi 25 mai, Emmanuel Macron s'est dit prêt "à aller au référendum" sur la réforme contestée du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, touchée par des émeutes depuis le 14 mai.
"Je peux aller à tout moment au référendum, puisqu’il y a un vote conforme des deux assemblées", a-t-il souligné, rappelant toutefois que sa volonté initiale est que les élus calédoniens s'entendent sur "un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté par le Parlement".
Les indépendantistes rejettent la réforme
Après un vote dans les mêmes termes des deux chambres, le président peut en effet choisir, pour entériner une réforme constitutionnelle, de convoquer un référendum ou bien le Congrès, c'est à dire la réunion des députés et sénateurs à Versailles.
C'est cette dernière option qui était jusque-là privilégiée, alors que les parlementaires devaient entériner ce dégel du corps électoral avant la "fin juin", avait indiqué mi-mai Emmanuel Macron.
Mais entre-temps l'archipel a connu plusieurs journées d'émeutes qui ont fait sept morts, alors que les indépendantistes rejettent cette réforme qui conduirait à intégrer dans le corps électoral les personnes installées sur le territoire depuis au moins 10 ans. Les Kanak craignent que leur influence ne soit ainsi diluée.
"Un geste d'apaisement"
Cette situation a précipité une visite éclair du président Macron, pressé par les oppositions et une partie de son propre camp de repousser ce Congrès. Une demande à laquelle n'a pas accédé le chef de l'État, tout en promettant qu'il n'y aurait pas de "passage en force" et en donnant un mois pour faire un point d'étape.
"J'assume un geste d'apaisement et d'ouverture mais je ne prendrai jamais de décision de report ou de suspension sous la pression de la violence", a redit Emmanuel Macron au Parisien.
Le chef de l'État a réitéré sa volonté que les élus calédoniens s'entendent sur "un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté par le Parlement". Une gageure alors que le dialogue entre indépendantistes et non indépendantistes semblait au point mort au moins jusqu'à la venue d'Emmanuel Macron.
"Il faudra revivre ensemble"
"Ils m'ont tous donné l'engagement de reprendre la discussion globale", a indiqué Emmanuel Macron, estimant qu'"on ne pourra pas dire que je n'ai pas donné le maximum pour donner toutes ses chances à la paix".
Le chef de l'État avait ainsi ouvert la porte à un vote des Calédoniens sur un potentiel accord né des discussions entre élus locaux. Avec l'espoir de faire baisser la tension qui restait toujours vive samedi. "Même si on arrive à la fin des violences, il faudra revivre ensemble. C'est ça le plus dur", est convenu Emmanuel Macron.