Nouvelle-Calédonie: Emmanuel Macron veut "l'apaisement", mais sans "retour en arrière" institutionnel
Plus d'une semaine après le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron s'est rendu dans l'archipel et a plaidé pour un "apaisement constructif". Devant des élus locaux à Nouméa, le président de la République s'est dit à la recherche d'une "solution" politique, mais sans revenir sur le résultat des trois référendums qui ont acté le maintien du territoire ultramarin dans la République.
"L'apaisement ne peut pas être le retour en arrière. L'apaisement ne peut pas être de ne pas respecter l'expression populaire qui s'est déjà jouée", a lancé Emmanuel Macron.
"L'apaisement ne peut être de nier en quelque sorte un chemin qui a déjà été fait", a martelé le chef de l'État devant des élus et représentants des forces vives de l'archipel, secoué par une plus d'une semaine d'émeutes.
"Néanmoins, nous devons remettre toutes les parties prenantes autour de la table", a-t-il plaidé.
Défavorable à une prolongation de l'état d'urgence
Emmanuel Macron n'a pas dit s'il était prêt à repousser la convocation du Parlement en Congrès pour valider une réforme du corps électoral local, dont le vote par députés et sénateurs a mis le feu aux poudres. Pour l'instant, il a prévu de réunir le Congrès fin juin si un accord politique global n'est pas trouvé d'ici là par les différents camps.
Le président de la République a en outre annoncé que les quelque 3.000 membres des forces de sécurité déployés en Nouvelle-Calédonie face aux émeutes resteraient "aussi longtemps que nécessaire, même durant les Jeux olympiques et paralympiques" de Paris qui prennent fin début septembre.
Alors que le gouvernement a instauré sur ce territoire aux antipodes de l'Hexagone l'état d'urgence, le président s'est dit plutôt défavorable à une prolongation au-delà de la date limite de lundi 27 mai, qui nécessiterait une loi.
"Je pense pour ma part que cet état d'urgence ne devrait pas être prolongé", "parce que je crois profondément que le dialogue est nécessaire", a-t-il dit. Mais "il ne sera levé très clairement que si chacun en sa responsabilité appelle à lever les barrages, ce qui, au moment où je parle, n'est toujours pas le cas avec cette clarté", a-t-il lancé en présence d'élus indépendantistes comme non indépendantistes.