Nouvelle-Calédonie: 281 personnes ont été placées en garde à vue depuis le début des émeutes
Pillages, blocages, dégradations... Depuis le début des violences en Nouvelle-Calédonie le 12 mai, 281 personnes ont été placées en garde à vue pour des faits liés aux émeutes, à appris BFMTV auprès des autorités judiciaires.
"Une audience de comparution immédiate aura lieu tous les jours jusqu'au 30 juin", annonce cette source, qui précise que 184 gardes à vue concernent des atteintes aux biens.
Mardi, le procureur de la République de Nouméa avait annoncé que près de 400 entreprises et commerces ont subi des dégradations dans la capitale de Nouméa et les villes limitrophes depuis le début des émeutes.
"Préserver ce qu'il reste de l'île"
Sur la route qui relie Dumbéa, au nord de la capitale, de nombreux barrages filtrants et des carcasses de voitures incendiées continuent de hacher la circulation, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans le Grand Nouméa, ces barrages se sont même renforcés dans la nuit. Les indépendantistes y ont hissé leurs drapeaux et tendu des banderoles: "Non au dégel", "Darmanin assassin". Un retour à la vie normale s'est toutefois amorcé dans le centre de Nouméa, quadrillé par une forte présence policière, mais où de nombreux magasins ont rouvert leurs portes.
Lundi, la Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie a appelé à "préserver le peu qu'il reste" de l'économie de l'archipel, estimant pour sa part que "plus de 150 entreprises ont été pillées et incendiées, laissant plus de 1.000 employés sans travail". Selon la chambre de commerce de la Nouvelle-Calédonie, les dégâts sont évalués à hauteur d'un milliard d'euros.
3.000 membres des forces de sécurité déployés
En visite sur place, le président Emmanuel Macron a déclaré qu'il souhaitait un retour "le plus vite possible" à "la paix, au calme, à la sécurité". "Beaucoup de populations souffrent d'une situation de grande crise", a-t-il regretté, évoquant les difficultés d'accès aux soins, mais aussi "l'approvisionnement" alors que des quartiers entiers restent difficilement accessibles.
Déterminé à rétablir l'ordre, le chef du gouvernement a assuré que les quelque 3.000 membres des forces de sécurité déployés "resteront aussi longtemps que nécessaire, même durant les Jeux olympiques et paralympiques" de Paris qui prennent fin début septembre.
Selon Emmanuel Macron, l'état d'urgence actuellement en vigueur sur l'archipel "ne devrait pas être prolongé". Il souhaite notamment que toutes les forces politiques de l'archipel appellent "avec clarté" à la levée des barrages en Nouvelle-Calédonie.
Au cours de sa visite, le chef de l'État devrait s'entretenir avec les forces politiques de la Nouvelle-Calédonie de manière séparée. Une réunion est notamment prévue avec les loyalistes et une autre avec les indépendantistes.