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"Nous n'avons pas fait notre travail": les candidats s'écharpent sur l'aide militaire à apporter à l'Ukraine

Lors du débat des élections européennes sur BFMTV ce lundi 27 mai, les têtes de liste ont discuter de l'aide militaire à apporter à l'Ukraine face à la Russie, alors que le pays réclame depuis des mois de pouvoir frapper des positions russes avec des armements occidentaux.

Plus de deux ans après le début de la guerre en Ukraine, Raphaël Glucksmann a mis en garde vis-à-vis de la situation "extrêmement grave" sur le front ukrainien, regrettant que la France n'ait pas livré "suffisamment d'armes" à l'Ukraine depuis le début du conflit. Un point de vue loin d'être partagé par la tête de liste Rassemblement national.

"Pourquoi la Russie progresse? Parce que nous n'avons pas fait notre travail", a regretté le candidat socialiste sur BFMTV et RMC. D'après lui, "nous n'avons pas livré suffisamment d'armes à la résistance ukrainienne".

"Nous sommes des cibles" pour la Russie

Lors du débat, Raphaël Glucksmann s'est présenté comme un candidat "sérieux" sur le sujet de "la sécurité du continent européen", alors que celle-ci est selon lui "menacée au moment où on se parle". Il a ainsi appelé au "réarmement du continent européen" et s'est dit favorable à ceux que l'Ukraine fasse usage des missiles français pour frapper certaines cibles russes.

"Ceux qui pensent que c'est une guerre entre l'Ukraine et la Russie au sujet du Donbass ont la tête dans le sable", s'est-il expliqué.

"Nous sommes des cibles, et c'est pour ça que ce n'est pas de la solidarité vis-à-vis des Ukrainiens ce qu'on demande: c'est de la conscience de nos intérêts vitaux", a également affirmé Raphaël Glucksmann, avant de lancer en direction du candidat Rassemblement national: "une conscience dont vous êtes totalement dépourvus".

Valérie Hayer a elle-aussi défendu une accélération des livraisons d'armes car il s'agit d'"un enjeu de sécurité considérable qui nous concerne directement". "Qui sait où Vladimir Poutine s'arrêtera?", s'est interrogée la tête de liste d'Emmanuel Macron, affirmant que "cette guerre n'(était) pas seulement celle des Ukrainiens".

"L'argent qu'on met pour les Ukrainiens, c'est l'argent qu'on ne mettra pas demain au quintuple si Vladimir Poutine était victorieux en Ukraine", a-t-elle ajouté.

Une droite et une extrême-droite plus frileuses

La tête de liste des Républicains François-Xavier Bellamy, lui, s'est opposé à ce que l'Ukraine utilise les missiles livrés par la France en Russie sous prétexte que "nous n'avons pas le droit de participer à une situation qui verrait un risque de confrontation immédiate entre des blocs nucléaires".

"C'est une proposition irresponsable", a-t-il déclaré, appellant toutefois à continuer de soutenir militairement l'Ukraine.
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"La France est très en retard par rapport à ce qu'elle pourrait apporter", estime François-Xavier Bellamy. "Nous sommes la 2e industrie de défense dans le monde, la première armée conventionnelle en Europe (...) Nous pouvons être plus concrètement présents aux côtés des Ukrainiens".

"Soutenir l'Ukraine ne doit pas signifier faire la guerre à sa place", a ensuite estimé Marion Maréchal, de crainte que la France ne devienne "cobélligéreante" dans un conflit qui pourrait mener à "une troisième guerre mondiale".

De son côté, Jordan Bardella s'est insurgé face à ce qu'il considère comme "un risque de dérapage considérable" du conflit en Europe. Un positionnement qui a fait bondir Raphaël Glucksmann, qui a reproché au RN d'avoir déjà fait preuve d'excès de prudence par le passé lorsqu'il s'agissait d'apporter un soutien aux Ukrainiens face à la Russie de Vladimir Poutine.

"Vous aviez dit la même chose au moment de la livraison des tanks. À chaque étape dans le soutien à la résistance ukrainienne, à chaque fois vous avez dit: 'attention c'est une escalade'", s'est-il emporté. "Si vous aviez été au pouvoir, les troupes de Poutine seraient en Lettonie ou en Pologne au moment où on se parle!"

Depuis la capitale espagnole ce lundi 27 mai, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé l'Occident à "user de tous les moyens" pour contraindre la Russie à la paix. En difficulté sur les fronts Est et Nord-est, l'Ukraine réclame depuis des mois de pouvoir frapper les positions et les bases-arrières russes en territoire russe avec des armements occidentaux. Mais Américains et Européens ont refusé jusqu'ici par crainte d'une escalade, conférant un avantage certain aux forces du Kremlin.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV