BFM Business
Entreprises

Mousquetaires/Intermarché: pas de "restructuration" mais un "recentrage" de la filiale agro-industrielle

Le troisième distributeur alimentaire français (derrière Leclerc et Carrefour) a la particularité de détenir 56 "unités de production" agro-industrielles, de produits laitiers, céréales, produits carnés ou de la mer.

Le groupement de distribution Les Mousquetaires/Intermarché a évoqué lundi un "recentrage" de sa filière agro-industrielle Agromousquetaires - plutôt qu'une "restructuration" - sur les produits bruts, viande, poisson ou végétal, et promet au moins 500 millions d'euros d'investissements sur cinq ans. Le troisième distributeur alimentaire français (derrière Leclerc et Carrefour) a la particularité de détenir 56 "unités de production" agro-industrielles, de produits laitiers, céréales, produits carnés ou de la mer. Un chiffre valable au 31 mai 2024, précise le groupement, car il évolue.

Selon le patron des Mousquetaires/Intermarché Thierry Cotillard, il pourrait tomber à 54 : deux sites pourraient être cédés, une usine Capitaine Cook à Clohars-Carnoët dans le Finistère "spécialisée dans le surimi, de la nourriture ultra transformée qui n'est pas forcément l'axe stratégique qu'on prend", et une usine Sveltic à Laillé en Ile-et-Vilaine, spécialisée dans les plats cuisinées.

"Ces deux usines-là sont en réflexion de cession, avec à chaque fois la vérification que le repreneur créera de l'emploi", a déclaré Thierry Cotillard lundi en marge d'une cérémonie célébrant les 50 ans d'Agromousquetaires organisée à Saint-Evarzec dans le Finistère.

Il évoque un "recentrage" de cette filiale employant quelque 11.000 personnes, "lancé dès 2021 sur les produits traditionnels et sur un pôle végétal qu'on voit grandir" avec les acquisitions du spécialiste du fruit St-Mamet et de Hermes Boissons en 2023.

Au moins un demi-milliard d'euros d'investissements sur cinq ans

En 2022, Agromousquetaires a "cédé le producteur d'huile Dumortier au groupe Charbonneaux-Brabant", a détaillé Thierry Cotillard, et Keranna, producteur de plats transformés surgelés à base de poisson et de volaille, au Morbihannais Cité Marine. Début 2024, il a vendu l'usine des Délices de Saint-Léonard (pizza, sandwiches) au spécialiste du poulet LDC. Assurant qu'"au moins 500 millions d'euros d'investissements" seront réalisés "sur 5 ans" au sein de cette branche, il espère atteindre les 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur la période, contre 4,7 milliards en 2023.

Il a enfin évoqué la filière pêche, "assez en difficulté" en raison du Brexit et du coût de l'énergie et structurellement déficitaire. Mais "on est tellement ancré dans nos territoires à Lorient ou Boulogne-sur-Mer" que le groupement est "prêt à assumer des pertes". Toutefois, une "rationalisation des équipes de vente et une externalisation des bases logistiques" sont à l'étude, ce qui pourrait concerner "50 à 60 postes sur environ un millier dans la filière mer", selon Thierry Cotillard.

TT avec AFP