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Police-Justice

Mobilisation contre l'A69: cinq blessés dont trois membres des forces de l'ordre dans des affrontements

Ce samedi 8 juin, à Puylaurens (Tarn), des heurts ont opposé des manifestants contre l'autoroute A69 Castres-Toulouse et des membres des forces de l'ordre.

La mobilisation de militants écologistes contre l'autoroute A-69 Castres-Toulouse, ce samedi 8 juin à Puylaurens dans le Tarn, a dégénéré en affrontements entre manifestants encagoulés et les forces de l'ordre.

Un CRS a été légèrement touché par un éclat de cocktail Molotov, a-t-on appris auprès de la préfecture. Un gendarme a également été blessé par un tir de mortier au niveau du cou.

"Tous deux ont continué leur service", précise la préfecture dans un communiqué. Un deuxième gendarme a ensuite été blessé à 19h.

La préfecture indique qu'aucune interpellation n'a été effectuée. Deux manifestants ont également été blessés.

Des heurts ont opposé au cours de l'après-midi les manifestants et les policiers. Trois véhicules des forces de l'ordre auraient également été pris pour cible. La préfecture affirme que 800 black bloc et éléments radicaux étaient présents parmi les 1600 participants. Les organisateurs, eux, parlent de 7000 participants au total.

Plusieurs cortèges se seraient constitués et chercheraient "la confrontation avec les forces de l'ordre", avait indiqué la préfecture du Tarn sur X dans l'après-midi. "Des individus sont munis de boucliers et d’objets dangereux", précise-t-elle.

"Des radicaux qui viennent pour casser"

"La situation ici n'a jamais été calme depuis le début de la journée car comme nous nous y attendions, cette manifestation n'a rien à voir avec l'opposition à l'A69", a affirmé Michel Vilbois, le préfet du Tarn, sur BFMTV.

Selon lui, la plupart des personnes présentes "sont des radicaux qui viennent pour casser". Sur les 1600 manifestants, il estime à 400 le nombre de participants pacifiques.

"Dès le début de l'après-midi, les radicaux ont cherché la confrontation avec les forces de l'ordre", a-t-il assuré.

La porte-parole de la police nationale, Sonia Fibleuil, a aussi déploré sur le plateau de BFMTV la présence de "mouvements contestataires violents radicaux" au lieu d'une "contestation pacifique" et a affirmé que "les policiers ont été attaqués".

La porte-parole de le gendarmerie nationale, colonelle Marie-Laure Pezant, a de même constaté plus tard dans la soirée sur BFMTV "une envie d'en découdre avec les forces de l'ordre", majoritairement de la part de "jeunes, très déterminés, très équipés".

Thomas Brail, un opposant au projet de l'A69, déplore de son côté que l'on parle de "radicalité", face "aux personnes là pour défendre le vivant". "Je suis père d'un petit garçon, je ne suis pas militant écologiste, la grande majorité des personnes sur le terrain sont des pères et des mères de famille, les habitants du territoire qui ont répondu à 90% non à l'enquête publique environnementale", a-t-il ajouté.

Une manifestation interdite

Sur un terrain privé situé près du village de Puylaurens, plusieurs chapiteaux ont été érigés et les opposants, parfois venus d'Espagne ou d'Allemagne, ont afflué, à l'appel de collectifs écologistes locaux et des Soulèvements de la Terre.

À la demande du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, les préfets du Tarn et de Haute-Garonne avaient pourtant interdit tout rassemblement sur le territoire de 17 communes du Tarn, et de 7 de Haute-Garonne, situées sur le tracé de l'A69.

Les arrêtés préfectoraux ont été contestés par la Confédération paysanne et le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) devant le tribunal administratif de Toulouse, qui a rejeté vendredi soir leurs recours demandant la suspension de l'interdiction de la mobilisation.

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