"Mise en scène", "gag": l'opposition fustige l'idée d'un débat Macron - Le Pen pour les européennes
Une proposition qui ne passe pas. Alors qu'Emmanuel Macron a relancé ce samedi 25 mai l'idée d'un débat contre Marine Le Pen avant les élections européennes, plusieurs responsables membres de l'opposition dénoncent une "supercherie démocratique" et une "mise en scène".
Auprès du Parisien, Emmanuel Macron s'est dit "prêt à débattre maintenant" avec Marine Le Pen: "si on pense que c'est une élection où se joue une partie du destin de la France, ce que je crois, il faut débattre", a lancé le chef de l'État. Avant de réitérer ce samedi auprès de BFMTV lors d'un déplacement à Tourcoing: "je suis prêt à le faire et à mouiller le maillot".
"Si le président de la République, qui est le chef de l'État et non le chef de la majorité, descend dans l'arène électorale, alors il doit s'engager à en tirer les conséquences", a répondu Marine Le Pen.
La semaine dernière, elle avait assuré qu'elle donnerait la réplique au président "avec plaisir", à condition qu'il "mette sur la table sa démission ou la dissolution de l'Assemblée" après les européennes. Une exigence répétée samedi, mais balayée par Emmanuel Macron avec ironie: "bien sûr, si on change la Constitution et tout le toutim!"
"Un match surjoué"
Une passe d'armes à laquelle goûtent peu d'autres candidats aux élections européennes du 9 juin. Raphaël Glucksmann a estimé samedi, en marge d'un meeting à Brest, que "la scène politique française ne peut pas se résumer à un affrontement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à un match surjoué, rejoué à chaque élection entre la droite et l'extrême droite".
La liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann est donnée en troisième position dans les sondages, faisant quasiment jeu égal avec celle de la majorité présidentielle menée par Valérie Hayer, mais loin derrière celle du Rassemblement national menée par Jordan Bardella.
Mélenchon propose aussi un débat
"La mise en scène de ce face-à-face permanent avec l'extrême-droite, ça fait sept ans qu'ils font ça et ils essaient à nouveau de kidnapper l'élection", a aussi déclaré Glucksmann. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a déploré que "loin de desservir l’extrême-droite (chacun aura compris que ce n’est plus le but) cette proposition la positionne comme l’unique alternative", estimant qu'Emmanuel Macron "joue avec le feu".
"Ça suffit", a déclaré sur BFMTV la tête de liste de LR aux européennes, François-Xavier Bellamy, fustigeant "une immense supercherie démocratique". "Le président de la République n'a pas le droit de se choisir l'adversaire dont il considère qu'elle est, en fait, sa meilleure assurance-vie", a-t-il ajouté samedi.
"Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis… Le débat Macron-Le Pen tourne au gag. Adversaires devant les médias et complices pour prospérer", a jugé le président des Républicains, Eric Ciotti, sur X (ex-Twitter).
Quant à l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, il a également proposé un débat au chef de l'État. "Au moins, il y aurait une vraie différence. Depuis 2022, il y a 3 blocs dans ce pays ! Ils voudraient l'oublier", a-t-il déploré