Au moins 1.000 personnes, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblées lundi en début de soirée à Marseille, contre l'extrême droite et pour demander notamment à la gauche de s'unir, ont constaté une journaliste et un photographe de l'AFP.
Ce rassemblement, à l'appel de plusieurs syndicats, de partis de gauche ou de la Ligue des droits de l'homme, se tenait devant la préfecture de région.
"Sensibiliser les gens"
Sur des pancartes fabriquées à la va-vite sur des cartons ou même des bouts de papier, les participants avaient des messages clairs: "La jeunesse emmerde toujours les nazis", "partis de gauche et de l'écologie: ne ratez pas le rendez-vous de l'Histoire", "l'extrême droite au pouvoir ne le lâchera plus, combattons-la maintenant !" ou "Front populaire: tous unis".
"Après les résultats d'hier, j'étais un peu énervée et effrayée", confiait Lena Trimboli, ingénieure de 27 ans.
"Je me dis que c'est important de montrer qu'on est là" et "je veux essayer de sensibiliser les gens, j'ai des amis qui ne vont pas trop voter, (...) parce qu'ils ne se retrouvent pas du tout dans le système actuel, mais je trouve que quand tu ne votes pas, tu donnes des voix aux extrêmes", poursuivait-elle.
Lili Orth, 24 ans, est elle originaire d'Allemagne et étudiante en médecine à Marseille. Elle est venue ce soir car "c'est possible de changer un peu les chose si on montre qu'on est là". "Ça m'a fait peur", raconte-t-elle: "Hier, quand j'ai vu les résultats, c'était la même chose en Allemagne, l'extrême droite était la deuxième force".
Le RN en tête à Marseille aux Européennes
Au-dessus de la foule flottaient les drapeaux des différentes organisations, mais aussi plusieurs drapeaux palestiniens et dans une moindre mesure français. De nombreux élus locaux, en écharpe tricolore, étaient également présents.
"Beaucoup de jeunes devant la préfecture. Pas d'histoire. #Frontpopulaire Maintenant c'est Front contre Front", a par exemple appelé de ses voeux sur X (ex-Twitter) Sophie Camard, maire du premier secteur et une des initiatrices du Printemps marseillais, large union de la gauche citoyenne et écologique (mais sans LFI) qui avait ravi la mairie de Marseille à la droite en 2020.
Marseille, deuxième ville de France, a placé en tête la liste du Rassemblement national lors de l'élection européenne de dimanche, améliorant son score de 2019 avec 30,14% des suffrages, devant La France Insoumise, qui, elle a presque triplé son score (21,54%).