ESSAI. Lexus LBX: la toute petite Lexus qui vient briser les codes
Si Lexus voulait marquer les esprits et afficher son renouveau, la LBX en est sans doute le symbole. La marque, connue et reconnue à travers le monde pour ses grandes berlines premium et ses gros SUV confortables, tente une percée sur un marché où on ne l’attendait pas du tout, les petits engins urbains.
Car oui, cette LBX est la plus petite Lexus jamais produite. Avec ses 4,19 mètres, elle est plus courte que la Lexus CT, lancée en 2010 et écoulée à plus de 400.000 exemplaires en 12 ans de carrière. Une performance honorable, mais qui a inspiré à la marque de persister et de pousser les feux sur ce segment des petits véhicules à forte marge, à côté de ses activités traditionnelles.
Et le résultat fini de cette réflexion est convaincant. Lexus est parti du best-seller de la maison-mère Toyota, la petite Yaris Cross, pour servir de base à sa LBX (tout comme la CT partait de la Corolla, et l’ ES de la Camry). Mais cette fois, il ne s’agit pas d’un modèle rebadgé ou légèrement restylé, Lexus l’ayant doté d’une vraie robe de caractère.
L’avant, très "Lexus", reprend la fameuse calandre hammerhead qu’on retrouve aussi sur la Toyota Prius, avec des optiques en amande, une stature haute sur pattes mais une hauteur contenue (1,5m), et de jolis galbes, rappelant tout à la fois l’Opel Mokka, le Ford Puma ou encore la nouvelle esthétique de chez Smart. Un mélange réussi qui fait tourner les têtes dans la rue, surtout dans cette élégante couleur "cuivre basson" et toit noir.
On aime: une vraie belle Lexus
À l’intérieur, la Lexus LBX est une vraie belle Lexus… en miniature. Joli petit volant multifonctions, sièges très confortables (même à l’arrière) en cuir ivoire, alcantara gris doté de jolies surpiqûres orange rappelant la teinte de la carrosserie, plastiques laqués de qualité… l’image de marque est savamment respectée tout en s’adaptant à une identité plus urbaine, plus dynamique et peut-être plus jeune. Des affichages numériques très soignés, avec grand écran central de qualité, à la connectivité irréprochable, en passant par la qualité de l’audio Mark Levinson à 13 hauts-parleurs, pas de doute… on est dans un vrai concentré de Lexus, très chic, qui n’oublie pas d’être modulable et pratique.
Au volant, on retrouve toutes les qualités du comportement typique de la Toyota Yaris Cross, à la fois dynamique et économique. La chaine motrice est reprise entièrement, à savoir un moteur thermique 3 cylindres d’1,5 litre de cylindrée associé à une batterie électrique de 33kW et boite de vitesse à variation continue. A 136 chevaux, la puissance est confortable avec 185 Nm de couple, surtout pour une voiture qui ne dépasse pas 1,35 tonne. L’amortissement souple juste ce qu’il faut garantit un vrai beau confort de roulage, une prouesse pour un engin aussi petit.
On aime aussi: une motorisation très économique
Cette simple traction est donc extrêmement plaisante à conduire en ville, surtout dans une optique de conduite économique où les phases électriques sont assez fréquentes, pouvant même se prolonger sur plusieurs centaines de mètres où même un kilomètre suivant les conditions de circulation et la vitesse. Un vrai petit jeu qu’on peut pimenter en activant la fonction EV Mode qui maximise l’utilisation de la batterie, surtout à basse vitesse. Et finalement on se trouve avec des consommations vraiment très basses, avec une moyenne de 4,7L sur parcours mixte constatés pendant l’essai, un très bon résultat.
Même après un essai sur autoroute, qui ne sera pourtant pas son terrain de prédilection, le LBX révèle une très bonne tenue de route et des conditions de confort impeccables sur longue distance, même à l’arrière. Sa chaîne de traction lui garantit de bonnes reprises, contrairement aux premiers petits modèles hybrides Toyota dont le comportement sur les grands axes était plutôt laborieux. Et dans ces conditions de circulation, la consommation ne dépassera pas les 7L/100km, un score tout à fait remarquable.
On aime moins: moteur peu plaisant et petit coffre
Un petit SUV urbain chic… mais pas dénué de quelques défauts, inhérents à ses origines techniques: la chaîne de traction hybride Toyota n’est toujours pas un modèle de plaisir de conduite. Même si elle reste plus douce que ses premières versions, elle reste bruyante et pas très agréable sur sa partie thermique, rendant de fait la conduite hors-ville un peu bruyante. D’ailleurs, à noter que la jauge de carburant peut s’avérer légèrement trompeuse sur autoroute, descendant brusquement à grande vitesse sur la fin de votre réservoir! N’hésitez pas à prévoir de la marge.
Les alertes sonores de lecture des panneaux / dépassement de vitesse ou changement de voie sont un peu horripilantes, mais peuvent être débrayées assez facilement via l’écran central de console. Enfin, à noter un coffre plutôt petit aussi, de 332 litres seulement, suffisant pour deux grosses valises, mais pas extraordinaire pour autant.
Mais à quel prix? Une bonne affaire au meilleur moment
Mais si cette LBX est pour autant bourrée de qualités, la principale reste… son timing de sortie! Et Lexus peut même parier sur une vraie percée tant le moment est idéal. Dans le segment des SUV urbains premium, la DS3 Crossback et l’Audi Q2 commencent à vieillir, l’Opel Mokka malgré toutes ses qualités a du mal à trouver son public… et surtout, son principal concurrent, Mini (notamment le Countryman), est au milieu d’un processus de restylage plutôt osé, qui laisse tout le monde, sa clientèle comprise, très perplexe.
Lexus a donc une fenêtre de tir très favorable devant lui pour imposer sa LBX comme la nouvelle coqueluche des quartiers chics, avec en plus l’avantage d’un très bon rapport qualité-prix (prix de base 34.300 euros ).
Modèle essayé: Lexus LBX Cool Pack Advanced bi-ton
Prix: 46.300 euros