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"Le cauchemar recommence pour six mois": comment les mairies luttent contre les moustiques-tigres

Le moustique-tigre a colonisé quasiment tous les départements de France. Et entre la pluie qui tombe toujours et la chaleur qui arrive, certains craignent un été particulièrement pénible.

L'été dernier, les habitants d'Antony ont vécu un cauchemar. La prolifération de moustiques-tigres était telle que les habitants ont mis en ligne une pétition intitulée "Mobilisation contre l'invasion de moustiques-tigres à Antony. Que fait la mairie?". Elle a reçu 2.423 signatures mais surtout des commentaires éloquents:

"On se fait littéralement dévorer en ville" écrit une habitante, "Nous n'osons plus sortir sur nos balcons, dans les parcs, (…) nous suffoquons chez nous", déplore une autre, "Après un long confinement dû au Covid, un second confinement l'été dernier à cause des moustiques dans mon quartier, voici un nouvel été gâché par la prolifération exponentielle des moustiques", s'agace une troisième.
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Cette année, la mairie a décidé de prendre les devants. A BFM Immo, Béatrix Coupeau-Audic, directrice de la communication de la ville, explique: "L’année dernière, la ville d’Antony était colonisée, comme d’autres villes de la région, par le moustique-tigre mais aucun cas d’arbovirose (une maladie infectieuse virale transmise par les moustiques, NDLR) n’était signalé. Face à la prolifération, la ville a multiplié les actions de prévention pour faire connaître les bons gestes à adopter. Elle est même allée plus loin en demandant une étude entomologique à l’Agence régionale de démoustication".

Cette étude a notamment ciblé des lieux précis comme les maisons de retraite, les parcs, les jardins partagés, les espaces publics et les abords des bâtiments communaux, les gouttières publiques, les avaloirs d’eau pluviale, les quartiers ayant fait l’objet de signalements… "Les résultats de cette étude vont donner lieu à des interventions spécifiques d’élimination et à des actions de prévention assurées par la ville".

12 départements en alerte pourpre

Antony a décidé d'une double action. Non seulement elle rappelle aux habitants les gestes à adopter pour limiter la prolifération des moustiques-tigres lors de journées de sensibilisation ou par le biais de flyers. Mais elle a également décidé de former ses agents à assécher les espaces et les équipements publics après les pluies pour éviter le maintien de flaques qui pourraient héberger des larves de moustiques.

"Les gouttières de tous les bâtiments municipaux sont nettoyées le plus souvent possible. Les agents de cimetière vident régulièrement les soucoupes, arrosoirs et autres récipients pouvant contenir de l’eau. Une vigilance particulière est également apportée aux jeux pour enfants (dans les crèches, dans les cours d'écoles) car ceux-ci peuvent constituer des réserves d'eau et donc de potentiels gîtes larvaires", précise Béatrix Coupeau-Audic.

Et enfin, la municipalité poursuit aussi l’intégration de plantes aux propriétés répulsives dans ses massifs (géranium, lavande, romarin, citronnelle, mélisse officinale, cataire, aspérule odorante, souci, menthe poivrée). En complément, la ville réintroduit des grenouilles et des poissons dans ses plans d’eau.

Mais les habitants d'Antony ne sont pas les seuls concernés. Une carte de France Santé publique montre que presque tous les départements de France sont colonisés par le moustique-tigre. Depuis le début de la semaine, douze départements du pays sont placés en alerte pourpre, le niveau maximal de vigilance. Selon le ministère de la Santé, 78 départements de la métropole sont actuellement colonisés par cet insecte, dont tous ceux de la région Île-de-France. D'ailleurs, beaucoup de villes s'équipent de pièges. En prévision des JO, par exemple, des pièges sont posés autour des sites olympiques d'Ile-de-France. Au total, plus de 500 pièges sont répartis dans les huit départements et trois aéroports d’Île-de-France.

Certains vivent avec leur bombe

Mais l'Île-de-France n'est pas la seule à poser des pièges. On peut citer la mairie de Saint-Georges-d'Espéranche qui aide les habitants à acheter des pièges. Tout comme à Pessac, Talence ou Bègles. Idem à Toulouse ou encore à Châtillon-le-Duc.

Mais ces pièges seront-ils suffisants? Sur X, entre la pluie qui tombe et la chaleur qui arrive, les gens s'inquiètent. Ainsi, une internaute écrit : "Ici, les moustiques-tigres sont arrivés cette semaine (…) le cauchemar recommence pour 6 mois!".

Une autre déclare: "26 mai 2024 : ouverture de la saison avec 6 piqures de moustiques-tigres".

Et certains prennent leurs précautions: "Heureusement quand je me promène dans les bois j'emporte toujours ma bombe de Bégon contre les moustiques-tigres".

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco