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La vache la plus chère du monde vendue pour 4 millions de dollars

Photo de la vache Viatina-19 publiée par le Guinness World Records en 2023.

Photo de la vache Viatina-19 publiée par le Guinness World Records en 2023. - Guinness World Records

Viatina-19 FIV, issue de la race Nelore, est devenue la vache la plus chère du monde. Grâce à son poids et à sa musculature hors norme, elle s'impose comme un exemple de bovins champions élevés au Brésil.

D'une valeur de 4 millions de dollars, Viatina-19 FIV Mara Movéis est devenue, ce mardi 4 juin, la vache la plus chère jamais vendue aux enchères, selon le Guinness World Records, rapporte l'agence de presse américaine Associated Press.

Bien que le Brésil compte des centaines de millions de vaches, cette dernière est particulièrement extraordinaire. Pesant environ 1.100 kilogrammes (deux fois plus qu'un adulte moyen de sa race), Viatina-19 bénéficie d'une surveillance rapprochée avec des caméras de sécurité et même d'un vigile armé.

Ambitions économiques du Brésil

Le long d'une autoroute traversant la ville d'Uberaba, au cœur du Brésil, les propriétaires de Viatina-19 ont installé deux panneaux publicitaires pour venter sa grandeur et inviter les plus curieux à admirer leur superbe vache.

Mais si Viatina-19 fait autant parler d'elle, c'est surtout parce qu'elle incarne les ambitions bovines du Brésil, précise l'agence. En effet, l'industrie bovine représente une source majeure de développement économique pour le pays, le gouvernement s'efforçant de conquérir sans cesse davantage de marchés d'exportation.

Dans cette perspective, Viatina-19 s'impose comme une vache d'exception et témoigne des efforts mis en place par les agriculteurs pour élever des vaches de plus en plus charnues. Résultat: les bovins lauréats finissent par être vendus pour montants extrêmement élevés.

"Nous n'abattons pas le bétail d'élite. Nous les élevons. Et au bout du compte, nous allons nourrir le monde entier", a déclaré à l'agence Associated Press Ney Pereira, l'un de ses propriétaires, après être arrivé en hélicoptère dans sa ferme de l'État du Minas Gerais.

Une histoire de génétique

Le prix faramineux de Viatina-19 vient de la rapidité avec laquelle elle a développé de grandes quantités de muscles. À cela s'ajoute sa fertilité et surtout sa capacité à transmettre ses caractéristiques à sa progéniture, a expliqué Lorrany Martins, vétérinaire et fille de Ney Pereira.

Afin de mettre toutes les chances de leur côté, certains éleveurs n'hésitent pas non plus à jouer avec la génétique. Certains d'entre eux prennent l'initiative d'extraire les ovules et le sperme de leurs animaux champions afin de créer des embryons et les implantent dans des vaches porteuses.

De cette façon, ils espèrent produire sans condition des spécimens plus robustes et de grande valeur. Selon l'agence Associated Press, d'autres encore sont prêts à débourser environ 250.000 dollars pour avoir la possibilité de collecter les ovules de Viatina-19.

"Elle est la plus proche de la perfection qui ait été atteinte jusqu'à présent", a estimé la vétérinaire Lorrany Martins citée par Associated Press.

"C'est une vache complète, elle possède toutes les caractéristiques recherchées par tous les propriétaires", a-t-elle ajouté. Viatina-19 appartient à la race Nelore, élevée pour la viande et non pour le lait, et constitue la majeure partie du cheptel brésilien.

Incidences climatiques

Le boom des matières premières dans les années 2000 a grandement dynamisé l’agriculture brésilienne, en particulier grâce à l’essor de la Chine qui achète de plus en plus de soja et de bœuf. Aujourd'hui, l'influence de l'agriculture s'étend jusqu'au Congrès brésilien, le pays s'imposant à l’avant-garde en matière de génétique bovine.

Les vaches d'exception telles que Viatina-19 sont rares au Brésil, qui compte plus de 230 millions de vaches. Problème majeur: de vastes étendues de forêt amazonienne ont été rasées pour créer des pâturages, libérant ainsi le carbone stocké dans les arbres, sans compter le méthane relâché par les vaches qui contribue au réchauffement climatique.

Loin de ces préoccupations, le président Luiz Inácio Lula da Silva s'efforce pourtant d'ouvrir de nouveaux marchés. Le mois dernier, lors d'une rencontre avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida, pays producteur du bœuf Wagyu marbré de qualité supérieure, le président brésilien a exhorté son homologue à goûter la viande brésilienne et à devenir un adepte.

Selon l'agence de presse américaine Associated Press, Viatina-19 est actuellement enceinte. Son propriétaire Ney Pereira envisage d'ailleurs l'exportation de ses ovules vers les Émirats arabes unis, l'Inde et les États-Unis.

Orlane Edouard avec agence