"La parole au peuple": François Bayrou évoque l'hypothèse d'un référendum sur la proportionnelle
La proportionnelle fait son retour. Après une réélection sans concurrence ni suspense avec 88,1% des voix, le patron du Modem, François Bayrou, est resté ce dimanche 24 mars, lors du congrès de son parti, sur ses classiques.
Dans son discours, la part belle a été consacrée à une revendication ancienne et jamais satisfaite en sept ans de présidence d'Emmanuel Macron: la proportionnelle à l'Assemblée.
"J'ai la conviction que nous allons y arriver", a-t-il déclaré à la tribune de la Salle du jeu de paume de Blois.
Et "si jamais les responsables avaient du mal à être convaincus, il y a un moyen très simple pour les convaincre: donner la parole au peuple français", a-t-il ajouté, évoquant l'hypothèse d'un référendum.
Une consultation directe des Français ? "On verra au bout du chemin que c'est le seul moyen de faire", a dit le leader centriste en marge du congrès à nos collègues de l'AFP.
Promesse de campagne
L'introduction d'une dose de proportionnelle figurait dans la révision constitutionnelle abandonnée en 2018 et 2019. Si Emmanuel Macron s'y est à nouveau dit favorable en 2022, la mesure ne figurait pas dans son programme de réélection.
Dans ce combat ancien, le Modem a reçu le soutien signalé de Yaël Braun-Pivet. La présidente (Renaissance) de l'Assemblée s'est emparée de cette question dans un entretien au Figaro publié le 22 mars.
Ce dimanche, elle a lancé à Blois "un appel à renouer avec notre promesse démocratique originelle, celle portée par le président de la République" en 2017.
Yaël Braun-Pivet prône la proportionnelle dans les départements comptant au moins 11 députés et le maintien du scrutin majoritaire dans les autres départements.
Une formule qui ne convient pas forcément au Modem. Mais au moins, "elle remet sur le métier quelque chose que tout le monde avait enterré", glisse une dirigeante du parti à l'AFP.
Bayrou veut l'union
Lors de ce congrès, la présidentielle de 2027 était également présente dans beaucoup d'échanges. L'impossibilité pour Emmanuel Macron de se représenter nourrit l'incertitude sur le devenir de "l'espace central" qui gouverne depuis 2017.
Le président de l'UDI au Sénat, Hervé Marseille, a déjà acté samedi le rapprochement avec Renaissance pour les Européennes.
"Nous avons besoin que les centristes s'unissent", a glissé le ministre et vice-président du Modem Marc Fesneau. Une piste qui a également rencontré un écho chez le secrétaire général du parti présidentiel Stéphane Séjourné. "Je crois à la construction de l'espace central pour la suite et pour 2027", a-t-il dit.
François Bayrou a par ailleurs mis en garde le gouvernement sur la question des finances publiques, alors que l'exécutif entend réaliser des économies drastiques face à une situation budgétaire dégradée.
Après l'annonce des résultats, le Haut-commissaire au plan depuis 2020 s'est également risqué à un trait d'humour au sujet de sa réélection. "Je vois que j’ai fait un point de plus que Poutine", a-t-il lancé, comme le rapporte La Nouvelle République.