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"Je veux seulement retourner travailler": Kevin Spacey estime avoir "payé le prix" de ses erreurs

L'acteur Kevin Spacey à Londres, le 14 juillet 2022.

L'acteur Kevin Spacey à Londres, le 14 juillet 2022. - Justin Tallis - AFP

L'acteur déchu, exclu de Hollywood dans la foulée du mouvement #MeToo, accorde sa première interview télévisée depuis 2017.

Kevin Spacey a donné jeudi 16 mai sa première interview télévisée depuis 2017, quand des accusations de violences sexuelles à son encontre l'ont fait persona non grata à Hollywood. L'acteur, doublement oscarisé, s'est confié à la chaîne américaine NewsNation, faisant notamment part de son envie de retrouver les plateaux.

"Je veux seulement retourner travailler", a-t-il déclaré au journaliste américain Chris Cuomo. "Je préfèrerais jouer votre rôle dans un film qu'être assis ici à répondre à vos questions."

Kevin Spacey, jadis l'un des acteurs les plus en vue d'Hollywood, a "tout perdu" en 2017 en pleine apparition du mouvement #MeToo. L'acteur Anthony Rapp l'a accusé de l'avoir agressé sexuellement en 1986, lorsqu'il avait 14 ans et que la star d'American Beauty en avait 26. Les accusations contre lui se sont très vite multipliées, aux États-Unis comme à Londres, où Kevin Spacey a dirigé le théâtre Old Vic pendant onze ans.

L'acteur a été jugé non coupable d'attouchements sexuels dans le procès intenté par Anthony Rapp en 2022. L'année suivante, il a de nouveau été reconnu non coupable d'agressions sexuelles sur quatre hommes dans son procès londonien.

Nouvelles accusations

Sa prise de parole face à Chris Cuomo intervient alors que la chaîne britannique Channel 4 vient de diffuser Spacey Unmasked, un documentaire dans lequel dix hommes assurent avoir subi des abus sexuels de la part de l'acteur.

"Je ne vais pas rester les bras croisés pendant que je me fais attaquer par le documentaire à charge d'une chaîne mourante désespérée d'améliorer ses audiences", avait-il tweeté quelques jours avant la diffusion.

"J'assume mes responsabilités", a-t-il déclaré face à Chris Cuomo. "Mais je refuse d'accepter la responsabilité de ce que je n'ai pas fait, de choses qui ont été exagérées ou largement modifiées".

"J'essaie de montrer que j'ai écouté. J'ai appris. J'ai reçu le message", a-t-il poursuivi, comme le rapporte Deadline. "J'ai vraiment le sentiment que quelles que soient les erreurs que j'ai commises dans ma vie, j'en ai payé le prix." Il estime que le mouvement #MeToo a "penché très loin dans la direction de l'injustice", et assure n'avoir rien commis d'illégal.

Il explique également que des gens l'ont soutenu "en privé", mais qu'ils ont eu "peur de le défendre (publiquement)": "Je trouve dommage que nous vivions dans une société où les gens ont peur de dire ce en quoi il croient et ce qu'ils ressentent parce qu'ils ont peur de se faire 'annuler', eux aussi."

Nouveaux soutiens

Récemment, certains se sont pourtant manifestés. Cette semaine, dans la foulée du documentaire Spacey Unmasked, Sharon Stone, Liam Neeson et F. Murray Abraham se sont confiés au Telegraph afin de plaider pour la réhabilitation de l'acteur déchu.

"Cet homme a publiquement accepté sa part de responsabilité dans certains comportements, contrairement à tellement d'autres", a notamment déclaré ce dernier.

"J'ai hâte de revoir Kevin travailler. C'est un génie", a quant à elle avancé Sharon Stone, avant de s'en prendre à ses accusateurs, qu'elle présente comme des aspirants acteurs: "C'est terrible, qu'ils lui fassent payer le fait qu'ils n'ont pas su accepter de l'avoir utilisé (...) tout ça parce qu'ils n'ont pas obtenu ce qu'ils souhaitaient."

"Ça signifie énormément pour moi", déclare Kevin Spacey. C'est aussi très gratifiant. Ce sont des gens avec qui j'ai parlé et qui m'ont beaucoup aidé."

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV