Immigration, Ukraine, nucléaire... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Jordan Bardella sur BFMTV-RMC
Après Manon Aubry, François Xavier-Bellamy, Marie Toussaint, Raphaël Glucksmann, et Valérie Hayer, Jordan Bardella était ce vendredi 7 juin le dernier invité politique du "Face à face" de BFMTV-RMC avant les élections européennes. Voici ce qu'il faut retenir de l'entretien avec la tête de liste du Rassemblement national, donné par les sondages comme le grand favori du scrutin de dimanche.
· "Changer l'Europe de l'intérieur"
Considérant l'Union européenne comme un "accélérateur du déclin de la France", Jordan Bardella entend en "changer le fonctionnement" mais "sans en sortir".
Interrogé sur le virage pris par son parti à ce sujet, qui défendait en 2017 un "Frexit", le candidat du RN a affirmé qu'il y avait aujourd'hui "l'opportunité de changer l'Europe" de l'intérieur grâce à ses "alliés" européens.
· Faire de la France un "paradis énergétique"
Pour faire baisser les prix de l'énergie, Jordan Bardella veut "refaire de la France un paradis énergétique" en misant principalement sur le nucléaire.
La tête de liste du RN a fustigé "la politique énergétique d'Emmanuel Macron" qui a "abouti à l'affaiblissement de la filière nucléaire" et a "créé les conditions d'une dépendance énergétique de la France".
"Les énergies renouvelables sont intermittentes et ne peuvent pas constituer l'élément central du mix énergétique", a-t-il jugé, en demandant qu'on "arrête les éoliennes". "Les éoliennes tournent à vide 25% du temps, l'énergie ne se stocke et on est obligé de la brader à l'étranger", a-t-il affirmé.
· Interdiction des voitures thermiques: "irréaliste"
Jordan Bardella dénonce fermement à la "transition énergétique telle que mise en œuvre par la Commission européenne", la jugeant "dogmatique".
Le candidat du RN s'oppose en particulier à l'interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035, un projet selon lui "irréaliste" qui aura des conséquences pour les Français qui ont déjà des difficultés de pouvoir d'achat.
"L'écologie qui se fait sans le peuple et qui pèse sur le pouvoir d’achat de nombreux Français qui n'arrivent plus à se déplacer dans les campagnes car le carburant est trop cher, je n'en veux pas", a-t-il déclaré.
· Contre "l'immigration obligatoire"
Jordan Bardella s'oppose au pacte asile et immigration adopté par le Parlement européen en avril dernier. Ce texte, qui instaure un mécanisme de solidarité entre les États membres pour l'accueil des migrants, organise selon lui une "immigration obligatoire".
À la place, le candidat RN veut "arrêter l'immigration" en "refoulant de manière systématique les bateaux de migrants qui arrivent sur nos côtes" et en "traitant l'asile dans les ambassades et consulats des pays de départ".
· Ukraine: "le jeu dangereux" d'Emmanuel Macron
Selon Jordan Bardella, Emmanuel Macron se livre à "un jeu dangereux" dans son soutien militaire à l'Ukraine. Un conflit selon lui "instrumentalisé à des fins électoralistes".
Interrogé sur l'annonce du chef de l'État de livrer des avions Mirage à Kiev, le candidat du RN dit vouloir fixer une "ligne rouge" qui est "l'envoi de matériel militaire qui pourrait frapper directement le territoire russe".
Également opposé à l'envoi d'instructeurs français en Ukraine, Jordan Bardella se dit "extrêmement prudent avec tout risque d'escalade".