François-Xavier Bellamy va déposer plainte après une tentative de cyberattaque chinoise
L'eurodéputé François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les élections européennes, a annoncé ce lundi 6 mai à l'Agence France-Presse (AFP) le dépôt d'une plainte après qu'il a fait l'objet d'une tentative de cyberattaque d'un groupe de hackeurs baptisé APT31. Pusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, considèrent ce groupe comme étant lié au gouvernement chinois.
"Je ne me laisserai pas intimider"
"Au moment où le président chinois Xi Jinping entame une visite d'État à Paris, on a le sentiment qu'on n'a pas pris la mesure de ce qui se joue aujourd'hui en termes d'ingérences étrangères", a déclaré François-Xavier Bellamy, en "demandant à Emmanuel Macron de mettre sur la table la nécessité de respect du Parlement" lors de ses échanges avec son homologue chinois.
"Je ne me laisserai pas intimider. Je porte plainte aujourd’hui, et je demande au président de la République de dire au président chinois notre refus déterminé de ces attaques", a-t-il écrit sur son compte X (anciennement Twitter).
Arrivé en France dimanche, Xi Jinping vient célébrer les 60 ans de relations diplomatiques franco-chinoises. Il doit notamment participer à une cérémonie ce lundi après-midi aux Invalides, à Paris, avant un dîner officiel.
Informé par les États-Unis
Selon la tête de liste LR, qui dit avoir été informé par le département américain de la Justice, sa boîte de courrier électronique du Parlement européen aurait notamment été visée.
"On ne sait pas si la tentative de piratage a été à son terme", a indiqué l'eurodéputé.
François-Xavier Bellamy est membre de l'alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), une instance créée en 2020 pour agir de manière coordonnée sur différents sujets relatifs à la Chine (Covid, répression des Ouïghours, manifestations à Hong Kong...).
Une "légèreté" des autorités françaises selon des élus
Plusieurs députés et sénateurs français membres de ce même groupe, et également ciblés par des cyberattaques d'APT31, avaient tiré ces derniers jours la sonnette d'alarme devant la "légèreté" de la réponse des autorités face à cet "acte de guerre".
Le sénateur centriste Olivier Cadic et six autres parlementaires français ont ainsi affirmé avoir fait l'objet en janvier 2021 de mails toxiques.
La plupart, comme François-Xavier Bellamy, n'ont découvert l'existence de cette attaque qu'à la fin du mois de mars 2024, lorsque le ministère américain de la Justice a publié un acte d'accusation inculpant sept Chinois pour une "prolifique opération de piratage informatique à l'échelle mondiale".
Des centaines de comptes potentiellement ciblés
Seraient concernés, notamment, plusieurs centaines de comptes liés à l'IPAC, attaqués en janvier 2021.
Interrogé en fin de semaine dernière par l'AFP, le parquet s'était refusé à tout commentaire sur ce dossier.
"Le mode opératoire d'APT31 fait l'objet d'un suivi particulier", "y compris judiciaire", avait pour sa part assuré mardi la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, soulignant que "le gouvernement n'exclut pas d'attribuer publiquement ces cyberattaques" à l'avenir.