Fourgon pénitentiaire attaqué: trois syndicats de surveillants appellent à lever le blocage des prisons
Trois des quatre syndicats des surveillants pénitentiaires ont appelé ce vendredi 17 mai à lever le mouvement de blocage des prisons entamé après l'attaque mortelle d'un fourgon de transfert de détenus mardi dans l'Eure.
"Nous appelons (...) à lever les mouvements dans l'ensemble des établissements en France", a déclaré à la presse le secrétaire général de FO Justice Emmanuel Baudin, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion au ministère de la Justice.
Les syndicats FO Justice, CGT Pénitentiaire et SPS ont accepté de signer le "relevé de décision" proposé par la Chancellerie, a-t-il ajouté.
Les "avancées" obtenues portent notamment sur l'armement des surveillants, sur la sécurisation et le renouvellement de leurs véhicules, qui seront "plus puissants", mais aussi sur la limitation des transferts de détenus vers les hôpitaux ou les tribunaux, grâce au développement des auditions en visioconférence par les juges, a détaillé le syndicaliste.
Ces points avaient déjà été évoqués mercredi par le gouvernement lors d'une première réunion, mais l'intersyndicale avait malgré tout appelé à la poursuite du mouvement car elle estimait que ces engagements étaient trop "conditionnels".
Cette fois, les représentants des agents estiment avoir obtenu des "garanties", a commenté Samuel Gauthier, de la CGT pénitentiaire, qui a loué l'"engagement sincère du garde des Sceaux" Eric Dupond-Moretti.
L'UFAP-UNSA Justice a de son côté annoncé "suspendre" plutôt que lever le mouvement, "afin de consulter" sa base. Dans un communiqué, elle a promis de transmettre "la réponse du terrain" mardi matin.
Des procès reportés ou interrompus
Choqués par le meurtre de deux de leurs collègues, abattus mardi matin dans un guet-apens au péage d'Incarville (Eure) qui a permis l'évasion d'un détenu multirécidiviste, les agents pénitentiaires avaient entamé le lendemain un mouvement de blocage des établissements pour "maintenir la pression" sur le gouvernement.
Un peu partout en France, ce mouvement a entraîné pendant trois jours des perturbations sur le fonctionnement de la justice, avec notamment le report ou l'interruption de procès, lorsque les prévenus ou accusés ne pouvaient être extraits de leur cellule pour comparaître.
Quelque "350 enquêteurs" ont été mobilisés sur la piste des auteurs de l'attaque sanglante et du détenu en fuite, Mohamed Amra, et "ils avancent très bien" dans leurs investigations, avait affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Les enquêteurs ont pu procéder à l'audition de plusieurs victimes, de proches et de témoins identifiés" a annoncé en début de soirée vendredi un communiqué du parquet de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco), siégeant au tribunal judiciaire de Paris. "Ces auditions, ainsi que les investigations techniques, balistiques et génétiques se poursuivent", a-t-on précisé de même source.