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Police-Justice

Fourgon attaqué dans l'Eure: visioconférences, armes... Ce que réclament les syndicats pénitentiaires

Après la mort ce mardi 14 mai d'au moins deux agents pénitentiaires dans l'attaque d'un fourgon à Incarville (Eure) transportant un détenu qui s'est évadé, les syndicats demandent plus de moyens et alertent sur la dangerosité du métier.

Émotion au sein du personnel pénitentiaire. Deux agents ont été tués ce mardi 14 mai dans l'Eure, dans l'attaque d'un fourgon transportant un détenu qui s'est évadé. En réaction, plusieurs centaines de surveillants pénitentiaires ont entamé mercredi une journée "prisons mortes" devant des établissements de toute la France, alertant sur la dangerosité du métier.

Ils ont répondu à l'appel de l'intersyndicale (FO Justice, Ufap-Unsa Justice, la CGT pénitentiaire et le Syndicat pénitentiaire des surveillants). Ces syndicats rencontreront le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, vers 13 heures, selon les informations de BFMTV. Ils doivent évoquer leurs revendications "immédiates".

Plus de moyens, plus d'agents impliqués...

Dans un communiqué publié lundi, les syndicats ont demandé "la réduction drastique des extractions en favorisant l'utilisation de la visioconférence des magistrats ou leurs déplacements en établissements".

Le convoi attaqué mardi effectuait le transfert d'un détenu, Mohamed Amra, entre le tribunal judiciaire de Rouen, en Seine-Maritime, et la maison d'arrêt d'Évreux, dans l'Eure.

L'intersyndicale souhaite aussi que le nombre minimum d'agents accompagnant ces escortes soit porté à trois, contre deux actuellement. Elle demande une "égalité de traitement en termes de moyens entre la métropole et les drom-com", "des équipements et du matériel mieux adaptés" et "le déploiement accéléré des brouilleurs de téléphones portables et du contrôle des drones".

"N'importe quoi peut arriver"

Face à la montée des critiques, le ministère de la Justice a précisé dans un communiqué lundi que les agents chargés de ces extractions judiciaires sont "armés et dotés de gilets pare-balles".

"Face à des armes lourdes, les armes de poing ne font pas le poids", a néanmoins estimé Yoann Karar, secrétaire général adjoint du syndicat FO Justice, auprès de BFMTV lundi.

L'intersyndicale a précisé dans son communiqué que sa liste de demandes était "loin d’être exhaustive". Face à la "dangerosité" du métier, "il faut des moyens, des formations. Il faut qu'on se rapproche le plus possible de la réalité du terrain: n'importe quoi peut arriver", a plaidé Hubert Gratraud, délégué FO Justice au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan, auprès de l'AFP.

Pour montrer leur colère, des surveillants ont manifesté devant de nombreuses prisons à travers la France. À Fleury-Mérogis, quelque 200 manifestants ont ainsi installé des barrières avec comme mot d'ordre "blocage total: pas de parloirs, pas d'activités, pas d'extractions judiciaires". Les syndicats ayant précisé que cette journée de mobilisation était "reconductible", leur rendez-vous avec Eric Dupond-Moretti pourrait être déterminant pour les prochaines journées dans les maisons d'arrêt.

Sophie Cazaux