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Fin du suspense, Atos va choisir son repreneur lundi soir

David Layani et Daniel Kretinsky se disputent la reprise d'Atos.

David Layani et Daniel Kretinsky se disputent la reprise d'Atos. - Cyrille George Jerusalmi/AFP

Le conseil d’administration du groupe se réunit pour trancher entre les offres de Daniel Kretinsky et David Layani. Les créanciers privilégient toujours l’offre du fondateur de Onepoint. La direction d’Atos reste partagée.

Après beaucoup d’attente, Atos va trancher sur le choix de son repreneur. Selon plusieurs sources, le groupe de services informatiques réunit ce soir son conseil d’administration. Le cinquième en dix jours. "Il est temps de décider", assure un proche du dossier. Une communication aura lieu mardi matin mais le favori reste David Layani.

"Ils s’y préparent en interne", nous confie un bon connaisseur du dossier.

Chez Atos, plusieurs dirigeants font circuler que David Layani va être choisi. "Je crains que ce soit Layani car les créanciers veulent la solution la moins coûteuse pour eux", reconnaît même un protagoniste proche du rival Daniel Kretinsky. L’offre de David Layani est moins douloureuse pour eux. Il propose d’effacer 2,8 milliards d’euros de dette contre 3,6 milliards d’euros pour son adversaire alors que la dette totale d’Atos s’élève à 4,9 milliards d’euros.

Tout le week-end, les discussions ont pourtant continué entre l’équipe du milliardaire tchèque et les administrateurs du groupe.

"Si Atos fait un choix rationnel, Kretinsky gagne car son offre est la plus solide, estime une source. Il ne faut pas sous-estimer un rebondissement de dernière minute ce soir."
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Le choix entre les mains des administrateurs

Depuis deux semaines, celui qui a racheté Casino l’an passé a tenté de fédérer davantage de créanciers, notamment des banques, autour de son projet. Il a amélioré son offre financière à deux reprises, ce qui a conduit plusieurs banques à le soutenir dont, en plus de BNP Paribas, le CIC et le Crédit Agricole. Mais "peut-être pas suffisamment", reconnaît le dirigeant de l’une d’entre elles, plutôt défaitiste.

Le sommet d’Atos semble, lui, encore partagé. La direction est plutôt favorable au fondateur de Onepoint mais le président Jean-Pierre Mustier est décrit par plusieurs sources internes comme favorable à Daniel Kretinsky.

"Tout va dépendre de la capacité du conseil d'administration à choisir une offre que la majorité des créanciers ne suit pas."

Un tel scénario qui se heurterait à la validation du plan de reprise par le Tribunal de commerce. La pression sur les administrateurs est maximale.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business