Face à la colère italienne, l'Alfa Romeo produit en Pologne ne s'appellera plus "Milano" mais "Junior"
Carlos Tavares calme le jeu. Après la grogne venue d'Italie, le patron de Stellantis renomme le petit SUV 100% électrique d'Alpha Romeo "Junior". Il devait initialement porter le nom de "Milano", en hommage à la ville d'origine du constructeur italien. Sauf que le véhicule va être produit en Pologne. Cette annonce avait provoqué l'ire du ministre italien de l'Industrie.
"Une voiture appelée Milano ne peut pas être produite en Pologne. C’est interdit par la loi italienne", a réagi Adolfo Urso, cité dans un article d’Automotive News.
En déplacement à l'usine de Trémery, près de Metz, ce lundi, Carlos Tavares a finalement fait un geste envers l'Italie en optant pour "Junior". "Nous avons travaillé tout le week-end pour changer le nom. C'est un signe d'apaisement", a-t-il indiqué aux journalistes présents sur place.
"Nous avons une grande bibliothèque de noms. 'Junior", c'est un nom qui a eu beaucoup de succès dans l'histoire d'Alfa Romeo, des modèles ont connu un succès commercial très grand, la GT Junior notamment."
"Nous pensons que le nom Milano respecte totalement la loi italienne mais nous avons décidé d'en changer pour promouvoir un climat de détente", a appuyé Jean-Philippe Imparato, le PDG d'Alfa Romeo, lors d'un call avec des journalistes, rapporté par Bloomberg.
Contexte de tensions entre Stellantis et l'Italie
Le patron de Stellantis, maison-mère d'Alfa Romeo, avait dans un premier temps répondu au ministre sur la question de la production en Pologne, évoquant un impératif de rentabilité.
"Nous pouvons produire toutes les Alfa Romeo en Italie, mais vous n'obtiendrez pas une Milano à 30.000 euros. Vous l'auriez peut-être eue à 40.000 euros, ce qui limiterait son potentiel sur le marché", a expliqué Carlos Tavares dans des propos retranscrits par Motor1.
"A partir du moment où nous avons été averti par le gouvernement italien que le nom 'Milano' n'était pas approprié, même si la voiture a été conçue à Turin, il n'y a pas de raison de chercher un affrontement avec qui que ce soit. Nous sommes des passionnés, la marque Alfa Romeo est iconique et chère à notre coeur", a développé Carlos Tavares lundi.
"C'est un signe d'apaisement, il y a des sensibilités dont il faut tenir compte, ça ne pose aucun problème."
Cette passe d'armes avec le ministre italien de l'Industrie doit aussi être replacée dans le contexte d'inquiétude autour de l'avenir se l'industrie automobile transalpine. La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, se montre ainsi très critique depuis quelques mois sur les conséquences de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler (FCA) qui a donné naissance à Stellantis en 2021.