Européennes: la Russie "suit avec attention" la montée de l'extrême droite en France et en Europe
Le Kremlin a indiqué ce lundi 10 juin suivre "avec attention" la montée des partis d'extrême droite, souvent considérés comme plus favorables à la Russie, en Europe et en France à l'issue des élections européennes.
"La majorité (au Parlement européen) sera pro-européenne et pro-ukrainienne (...), mais nous pouvons voir la dynamique des partis de droite qui gagnent en popularité", a dit noter le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
"Il semble qu'avec le temps, les partis de droite seront sur les talons (des partis pro-européens) et nous suivons ce processus avec attention", a-t-il ajouté.
Une "attitude inamicale des dirigeants français"
Sur la France, Dmitri Peskov a assuré ne pas vouloir "s'ingérer dans les affaires intérieures" mais a assuré que Moscou suivait aussi de près la situation, d'autant que le chef de l'État français est devenu l'un des critiques les plus féroces du Kremlin à cause de l'assaut russe contre l'Ukraine.
"Nous allons suivre tout cela avec attention, d'autant plus qu'on mesure l'attitude extrêmement inamicale, voire hostile, des dirigeants français à l'égard de notre pays", a dit le porte-parole du président russe.
Longtemps considéré comme prorusse, le RN a pris ses distances avec Moscou depuis le déclenchement de l'offensive contre l'Ukraine en février 2022, mais critique l'ampleur du soutien qu'Emmanuel Macron veut accorder à Kiev.
Percée historique du RN en France
La liste du Rassemblement national (RN) a remporté une victoire historique en France, avec 31,36% des voix recueillies. La liste de la majorité présidentielle arrive loin derrière avec 14,60 des suffrages.
En réaction à cette percée historique de l'extrême droite, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale dimanche dans la soirée. Des élections législatives auront lieu en France le 30 juin et le 7 juillet.
Le président a expliqué avoir pris la décision de dissoudre l'Assemblée face à la "montée des nationalistes" pour "redonner" aux Français "le choix de notre avenir parlementaire par le vote".
L'extrême droite a réussi à progresser dans plusieurs pays européens outre la France, notamment en Autriche, où le FPÖ est arrivé en tête, signant sa première victoire dans un scrutin national, ou en Italie où le parti de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia, a également remporté le scrutin.