Européennes en Île-de-France: le RN signe une percée en grande couronne, Paris reste hors d'atteinte
Le Rassemblement national (RN) est traditionnellement décrit comme un parti de la France périphérique, rurale et populaire. Ce dimanche 9 juin, à l'occasion des élections européennes, il a réalisé un score historique (31,37%), en partie permis par sa progression dans les zones urbanisées.
La preuve en est: Jordan Bardella, visage de la formation d'extrême droite, est à créditer d'une percée en Île-de-France. Le député européen arrive en tête dans les quatre départements de la grande couronne. Il n'avait été majoritaire que dans l'un d'eux lors du dernier scrutin, en 2019.
Dans l'Essonne, un plébiscite
En Seine-et-Marne, le candidat frontiste a eu droit à un plébiscite. Avec 33,71%, un chiffre supérieur à sa moyenne nationale, Jordan Bardella distance largement ses concurrents.
Manon Aubry, figure de proue de La France insoumise, et Valérie Hayer, tête de liste de Renaissance, arrivent en deuxième et troisième place, avec respectivement 14,38% et 12,41%.
Ces résultats ne sont pas tant surprenants si l'on se remémore les chiffres de 2019. Cette année-là déjà, Jordan Bardella obtient l'adhésion des électeurs, avec 24,40%. Mais l'écart avec Nathalie Loiseau (20,50%), de Renaissance, et l'écologiste Yannick Jadot (12,47%) était moindre.
Dans l'Essonne, Jordan Bardella signe en 2024 une importante progression. Avec 25,90%, il devance Manon Aubry (16,16%) et Valérie Hayer (14,64%). En 2019, la tête de liste du RN avait seulement été battue par Nathalie Loiseau (23,67%).
Même observation dans le Val-d'Oise: Jordan Bardella cumule cette année 25,51% des suffrages, devant Manon Aubry (22,94%) et Valérie Hayer (12,59%). Le député européen avait cumulé 19,53% des voix et avait seulement été devancé par Nathalie Loiseau (22,86%) lors du dernier scrutin.
C'est dans les Yvelines que Jordan Bardella connaît le bond le plus significatif, avec 20,53% contre 14,36% en 2019, passant ainsi de la troisième à la première place.
Paris reste hors d'atteinte
La percée de Jordan Bardella en Île-de-France s'arrête néanmoins aux portes de la petite couronne. Le candidat frontiste n'est arrivé en tête dans aucun des territoires qui ceinture Paris, ni dans la capitale elle-même.
Pour autant, dans le Val-de-Marne, le président du RN grappille du terrain. Avec 17,59%, il n'est devancé que par Manon Aubry (21,19%). Cinq ans plus tôt, le candidat frontiste n'avait cumulé que 13,31% des voix et avait fini troisième.
En Seine-Saint-Denis également, la tête de liste de la formation d'extrême droite obtient la deuxième place, même si ses 16,89% ne lui permettent pas de concurrencer Manon Aubry, largement soutenue par la population du département (37,13%). Jordan Bardella était déjà arrivé deuxième en 2019, mais avec quelque 12.000 voix de moins.
Dans les Hauts-de-Seine, Valérie Hayer a recueilli le plus de soutien (19,55%) cette année. Un département où Jordan Bardella, avec 13,16%, est également devancé par Raphaël Glucksmann (16,54%) ainsi que Manon Aubry (15,77%). S'il termine quatrième, comme en 2019, il peut néanmoins se réjouir d'avoir obtenu environ quatre points de pourcentage supplémentaires par rapport à la dernière élection.
Quant à Paris, la perspective d'une victoire semble bien loin pour le patron du RN. Avec 8,54%, il échoue à la sixième place, loin de Raphaël Glucksmann (22,86%). Cinq ans auparavant, Jordan Bardella avait été crédité de 7,23%, ce qui lui avait permis d'arriver au cinquième rang. Soit une rétrogradation d'une place, malgré environ 16.000 voix de plus en 2024.
À l'échelle de la région, le candidat frontiste domine ses adversaires, avec 18,77% et 734.498 voix. Un total certainement satisfaisant pour Jordan Bardella, mais bien loin des standards qui ont permis au RN de s'imposer comme la première formation politique aux élections européennes cette année.
Manon Aubry arrive en deuxième position (18,56%) et Raphaël Glucksmann à la troisième place (15,77%). Tous deux font mieux en Île-de-France que dans le reste du pays.