Européennes: à Hénin-Beaumont, un meeting à l'appel des féministes pro-IVG pour contrer celui du RN
À l'unisson pour défendre l'IVG face aux extrêmes droites européennes. Ce vendredi 24 mai, les féministes seront à Hénin-Beaumont, fief du parti à la flamme, pour un contre-meeting à 18h, place Wagon, tandis que la tête de liste RN aux européennes, Jordan Bardella, accompagné de Marine Le Pen, tient une de ses dernières réunions publiques avant le scrutin du 9 juin.
Pour les élections européennes, les grandes associations féministes de toute l'Europe font aussi campagne. Depuis quelques semaines, elles sillonnent l'UE pour obtenir le million de signatures nécessaire au dépôt d'une initiative citoyenne européenne.
Le but de ces militantes pour l'égalité des droits des femmes: obtenir de l'UE un plan de financement de l'IVG en Europe pour aider les femmes des pays les plus conservateurs comme la Pologne, à y avoir accès avec moins de difficultés.
Féministes de tous les États-membres
La branche française de ce mouvement baptisé "Ma voix, mon choix", compte sur ce contre-meeting à Hénin-Beaumont pour alerter sur ce qui attend, d'après elle, les droits des femmes si l'extrême droite prend le pouvoir au Parlement de Strasbourg.
"Nous, les féministes, on sait mieux que personne que si l'extrême droite passe, les femmes, nous sommes les premières à tout perdre", affirme à BFMTV.com la militante lesbienne et élue écologiste au Conseil de Paris, Alice Coffin, qui mène la campagne côté français.
Tandis que le RN caracole à 32% dans les derniers sondages, "comment se fait-il que le sujet des droits des femmes soit absent à ce point de ces élections?", interroge-t-elle.
L'essayiste nomme alors l'exemple autrichien, italien, ou encore polonais: "En Pologne, les femmes qui veulent avoir recours à l'IVG sont dans une situation qui est comparable à la France avant la loi Veil. Dans l'Italie de Meloni, beaucoup de médecins font jouer leur clause de conscience".
L'extrême droite sait fédérer, constatent ces associations européennes. En face, les seules qui arrivent à s'allier aussi vite et bien "ce sont les féministes", nous affirment les organisatrices de ce contre-meeting.
Pas les bienvenues
À Fréjus, à Moissac et ce 24 mai à Hénin-Beaumont, elles expliquent à BFMTV.com qu'aucune salle ou café n'a accepté de les accueillir. Preuve pour elles que quand l'extrême droite prend le pouvoir, les féministes ne sont plus les bienvenues.
À Hénin-Beaumont, il a prévu de pleuvoir et elles vont rester dehors. "C'est ça la réalité d'un pouvoir d'extrême droite, il y a une crainte d'accueillir les oppositions. Et on constate l'épuisement des lieux alternatifs pour pouvoir se réunir", déclare Alice Coffin.
Plusieurs élus et représentants politiques se joignent à elle ce vendredi face à Jordan Bardella et Marine Le Pen. Sur X, (ex-Twitter), le député de la Somme François Ruffin a posté une vidéo de soutien.
La cheffe des écologistes, Marine Tondelier, la députée LFI Raquel Garrido, ou encore le colistier PS-Place publique et porte-parole de la campagne de Raphaël Glucksmann, Pierre Jouvet, seront sur place. Ainsi que des représentants de la CGT et des membres du Planning familial.