Interdire Tiktok en Europe: qui sont les candidats aux Européennes qui le souhaitent?
Tiktok pourrait-il être banni en Europe? Menacée aux États-Unis, l'application - accusée de se faire le relais du Parti communiste chinois et de siphonner les données personnelles des Européens - est également dans la ligne de mire de certains candidats aux élections européennes du dimanche 9 juin. Le sujet Tiktok n'est ouvertement abordé que dans le programme des Républicains. Pourtant, d'autres têtes de liste tiennent une position très ferme vis-à-vis de la plateforme.
• Ceux qui veulent interdire Tiktok: Renaissance, LR, Écologistes
François-Xavier Bellamy
"Comme le font les Etats-Unis, nous proposons que l’Union européenne interdise les plateformes et les réseaux sociaux sous le contrôle de gouvernements autoritaires, comme TikTok", précise le programme des Républicains aux européennes. François-Xavier Bellamy a pourtant lui-même un compte sur l'application, mais son équipe précise à Tech&Co qu'il sera supprimé si la plateforme doit être suspendue.
Valérie Hayer
De son côté, l'équipe de Valérie Hayer évoque les risques "d'ingérence étrangère". "TikTok en est un exemple avec sa collecte de nos données. C’est pour cette raison que nous soutenons son interdiction sur la sol européen tant que nous n’aurons pas les assurances nécessaires concernant la protection de nos données" précise ainsi l'équipe de la liste de la majorité.
Marie Toussaint
De son côté, l'équipe de Marie Toussaint (Les Écologistes) milite également pour une interdiction de Tiktok dans l'Union européenne. "Tiktok est une entreprise qui dépend du régime chinois. Nous avons été parmi les premiers à revendiquer de ne pas utiliser Tiktok, qui est la propriété d'un Etat totalitaire", tranche l'eurodéputé David Cormand, 2e sur la liste écologiste, auprès de Tech&Co.
Il rappelle aussi sa volonté de réguler les autres plateformes, comme Instagram, Facebook ou Twitter, notamment pour interdire toute collecte de données personnelles, notamment à des fins publicitaires.
• Ceux qui veulent une commission d'enquête sur Tiktok: PS et LFI
Raphaël Glucksmann
Malgré ses critiques récurrentes concernant le régime chinois et Tiktok, Raphaël Glucksmann (qui a récemment supprimé son compte Tiktok) ne souhaite pas pour autant une interdiction ferme de la plateforme au niveau européen. Auprès de Tech&Co, la tête de liste PS-Place publique dit vouloir en revanche mettre en place une commission d'enquête au plus vite, afin d'évaluer la situation du réseau social chinois.
"Ce que je demande et ce que je poserai comme acte au premier jour de notre mandat, c'est une commission d'enquête sur Tiktok, sur la manière dont Tiktok permet des ingérences dans nos sociétés et le bouleversement de notre débat public", explique-t-il à Tech&Co.
Manon Aubry
De la même manière, la liste LFI portée par Manon Aubry souhaite qu'une telle commission d'enquête soit mise en place. "Sur Tiktok, la position a évolué de façon très rapide, selon la position des États-Unis. On a l'impression une nouvelle fois que l'Europe suit les États-Unis. Ce qu'il faudrait, c'est une véritable commission d'enquête élargie, sérieuse, évaluant les risques pour les libertés des citoyens, les risques liés aux types de contenus", précise l'équipe de la candidate à Tech&Co.
Cette volonté s'inscrit dans le programme européen de LFI, qui évoque à plusieurs reprises un renforcement de la souveraineté numérique, notamment par l'installation de centres de données sur le sol européen.
• Ceux qui ne souhaitent pas interdire Tiktok: PCF et RN
Jordan Bardella
Auprès de Tech&Co, deux partis se prononcent clairement contre l'interdiction de Tiktok dans l'Union européenne. Tout d'abord le RN, incarné par la liste de Jordan Bardella, qui mentionne toutefois la nécessité pour "la puissance publique" de "se positionner sur ce dossier pour prévenir les nombreux risques liés aux réseaux sociaux, comme le contrôle par des puissances étrangères, les données personnelles, ou l'addiction pour les plus jeunes".
Léon Deffontaines
Enfin, le PCF rappelle que son candidat Léon Deffontaines "est opposé à toute interdiction de Tiktok, comme des autres réseaux sociaux."
"Ce qui est important, c’est de réguler l’espace numérique, en permettant notamment une souveraineté numérique française et européenne sur les données, afin de sortir de l’hégémonie des Gafam", explique ainsi l'équipe du candidat à Tech&Co.
Interrogée, l'équipe de Reconquête - dont la tête de liste est Marion Maréchal - n'a pas répondu aux sollicitations de Tech&Co.