Européennes 2024: François-Xavier Bellamy juge "totalement injuste" l'interview de Macron aux 20h
"Totalement injuste envers les Français". Voilà comme François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains (LR) aux élections européennes, qualifie l'interview d'Emmanuel Macron aux 20h de TF1 et France 2, prévue ce jeudi 6 juin.
"Ce sont les Français qui sont piégés dans cet espèce de scénario que le président de la République depuis le début voudrait leur imposer en essayant de nationaliser ce scrutin européen et de le faire tourner, une fois de plus, autour de lui", dénonce-t-il ce lundi 3 juin sur BFMTV-RMC. "Il faudrait qu'on ne voit que lui, qu'on entende que lui."
Cela "a commencé avec le discours de la Sorbonne", sur l'Europe, le 25 avril dernier, estime le député européen, déjà chef de file de son camp lors des élections européennes de 2019. Ce discours d'Emmanuel Macron avait finalement été comptabilisé dans le temps de parole du camp présidentiel par l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).
"Il entre dans la mêlée"
Au micro de BFMTV-RMC, François-Xavier Bellamy reprend ses critiques envers le chef de l'État, l'accusant de "manque[r] à sa fonction". "Le rôle d'un président, c'est d'être au-dessus des partis, de la mêlée électorale. Et, en décidant de réquisitionner les journaux télévisés du pays, à la veille de la fin de la campagne officielle, en réalité il entre évidemment dans la mêlée."
Le timing, en effet, est tout sauf anodin. Cette prise de parole intervient un jour avant le début de la période de réserve, qui début le vendredi 7 juin à minuit et se termine le dimanche après l'annonce des résultats. La droite, mais aussi la gauche n'ont pas manqué de le souligner.
Après LR ce dimanche, Manon Aubry, tête de liste LFI pour les européennes, a confirmé ce lundi que son mouvement allait saisir l'Arcom pour s'assurer que l'intervention d'Emmanuel Macron. Objectif: que "son temps d'antenne soit décompté du temps de campagne de Valérie Hayer", cheffe de file de la majorité pour ces élections.
"Ce n'est pas une élection de mi-mandat"
Quant à François-Xavier Bellamy, il s'est illustré par son coup d'éclat sur le sujet, en dénonçant la "mise en scène" du débat sur France 2 entre Jordan Bardella et Gabriel Attal jeudi 23 mai, depuis le plateau de la chaîne publique. Les socialistes, mais aussi LR, avaient déjà écrit à l'Arcom pour demander une "égalité de traitement".
"Rappelons que l'enjeu de cette élection européenne, ce n'est pas une élection de mi-mandat pour faire un référendum autour de la personne ou du bilan d’Emmanuel Macron et de son gouvernement", insiste François-Xavier Bellamy. "Le vrai sujet de cette élection est: qui va défendre les Français demain au Parlement européen?"
Jeudi, Emmanuel Macron s'exprimera en direct de Caen à l'occasion des 80 ans du débarquement en Normandie. Le président de la République évoquera cet événement, mais aussi l'actualité internationale en Ukraine et à Gaza.