Européennes 2024: ce que disent les sondages à deux mois du scrutin
Le temps se resserre, les écarts se creusent. Ce mardi 9 avril, les élections européennes auront lieu dans deux mois, jour pour jour. L'occasion de faire le point sur ce que disent les sondages de la dynamique des candidats.
Depuis janvier, le Rassemblement national n'a pas faibli dans les intentions de vote, bien au contraire. Et dans le duel Renaissance-RN, un challenger se fait petit à petit une place. À 60 jours du 9 juin, les socialistes, avec à leur tête Raphaël Glucksmann, ont pris la troisième place dans les intentions de vote.
Le RN, favori très confortablement installé
Depuis janvier, le parti de Jordan Bardella creuse son écart de façon constante avec le parti de la majorité présidentielle. Les sondages Elabe pour BFMTV et la Tribune Dimanche publiés le 12 janvier et le 10 février mesuraient tous les deux à 10 points l'écart entre les deux camps, en faveur du RN. En près de trois mois, le fossé s'est agrandi entre les deux listes. Entre février et mars, il est passé à 12,5 points et à 13,5 points entre mars et avril.
Désormais à 30% des intentions de vote à deux mois du jour J, Jordan Bardella jouit d'une position confortable. Depuis plusieurs mois, son score est à peu près stabilisé. Selon le sondage Elabe pour BFMTV et la Tribune Dimanche publié le 13 janiver, le parti à la flamme avait été crédité à 28,5% des intentions de vote le 13 janvier. En février, le même institut indiquait une très légère baisse d'un point, avec 27,5% des voix en février. En mars, le cabinet d'études l'indiquait à 29,5% des intentions de vote.
À une telle distance de ses adversaires, Jordan Bardella se sent visiblement suffisamment à l'aise pour ne pas participer aux débats télévisés avec les autres têtes de listes. Tandis que ces dernières se retrouvent à nouveau ce mardi à 19h pour se mesurer sur France 24 et RFI, c'est Fabrice Leggeri, numéro 3 de la liste RN qui représentera le parti. Jordan Bardella refusant ainsi pour la deuxième fois de participer lui-même, après une absence au premier débat sur Public Sénat du 14 mars.
Le vent ne souffle pas à Renaissance
En ce début avril, selon le dernier sondage Elabe pour BFMTV et la Tribune Dimanche publié samedi 6 avril, le parti de la majorité présidentielle qui regroupe Renaissance, Horizon et le Modem perd 0,5 point par rapport au même sondage publié un mois avant. La liste de Valérie Hayer tient péniblement à 16,5% d'intentions de vote.
Son score ne fait que baisser à deux mois des Européennes. Crédité à 18,5% des intentions de vote en janvier, il descendu à 17% début mars, avant d'encore diminuer en quelques semaines.
Malgré les efforts du gouvernement lors de la crise agricole et l'invitation d'Emmanuel Macron aux poids lourds de la majorité, tels que François Bayrou et Édouard Philippe de figurer en place non éligible en bout de liste, l'eurodéputée sortante n'insuffle visiblement pas suffisamment d'enthousiasme.
Glucksmann se fait une place au détriment des Verts
Le candidat socialiste en revanche créé la surprise en enregistrant à deux mois du scrutin de juin la progression la plus importante avec 12% des intentions de vote exprimées selon le dernier sondage Elabe du 6 avril contre 8,5% en mars. En janvier et février, l'association du parti européen Place publique et le PS oscillait entre 9,5 et 9.
Pour la première fois de ces trois derniers mois, un candidat de gauche franchit la barre symbolique des 10% et s'installe deux points au-dessus des autres adversaires de son bloc. Raphaël Glucksmann a bénéficié d'un report de certaines voix des électeurs d'Emmanuel Macron en sa faveur.
L'eurodéputé sortant creuse ainsi l'écart avec ses adversaires de gauche: les Verts avec qui il jouait des coudes il y a encore un mois, selon le sondage Elabe du 9 mars sont crédités à 2,5 d'écart. Et désormais 3,5 points d'écart le séparent de la liste La France insoumise de Manon Aubry.
Il y a un mois, c'était les écologistes les plus proches de franchir la barre des 10% d'intentions des votes, selon le sondage Elabe pour BFMTV et la Tribune Dimanche publié le 9 mars. Les Verts devançaient alors le PS, avec 9,5% des voix contre 8,5%. Leur candidate, Marie Toussaint souffre d'un manque de visibilité. Et les sujets qui touchent à l'écologie peinent à émerger dans les thèmes de cette campagne 2024.
La France insoumise qui se stabilisait en janvier aux côtés des socialistes souffre également de la montée de Raphaël Gluksmann. La tête de liste et eurodéputée sortante Manon Aubry stagne à 7,5% depuis deux mois, après avoir perdu un point en mars. Le parti communiste mené par Léon Deffontaines, reste stable, mais largement sous la barre des 5%, avec 2,5% des voix.
Un engouement pour ces élections, très légèrement en hausse
Enfin, les Républicains avec François-Xavier Bellamy -après avoir baissé d'un point entre février et mars selon plusieurs sondages- se sont stabilisés à 7% des intentions de vote selon les derniers chiffres Elabe à 60 jours des Européennes. Marion Maréchal, tête de liste Reconquête connaît une légère augmentation et atteint en ce début avril 5,5% des voix. La nièce de Marine Le Pen qui court pour Éric Zemmour a gagné 1 point en 3 mois.
Du côté de l'engouement de la population pour les Européennes, son pourcentage a très légèrement évolué à la hausse à l'approche du scrutin. Un Français sur deux se dit intéressés selon le dernier sondage Elabe pour BFMTV du 6 avril, 49% pour être exact. C'est deux points de plus que début janvier selon même institut et méthode de sondage.