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Rassemblement national

Le RN majoritaire en cas de dissolution de l'Assemblée? Ce sondage "secret" commandé par LR

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 10 octobre 2023

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 10 octobre 2023 - Miguel MEDINA / AFP

D'après des informations révélées par l'Obs, et confirmées par BFMTV, en décembre 2023, la direction des LR a commandé un sondage "secret" sur les intentions de vote en cas de législatives anticipées. Pour la première fois, le Rassemblement national aurait la majorité à l'Assemblée.

C'est l'histoire d'un sondage, commandé par la direction des Républicains, qui a fuité. En décembre 2023, avant le vote sur la loi immigration, cette enquête Ipsos, basée sur les réponses de 4.000 personnes, avait pour objectif de sonder les intentions de vote, en cas d'élections législatives anticipées.

Ce sondage, révélé par l'Obs et confirmé par BFMTV, donne, pour la première fois, le Rassemblement national majoritaire à l'Assemblée nationale, bien devant la formation d'Emmanuel Macron. D'après cette enquête, le parti de Jordan Bardella obtiendrait entre 243 à 305 sièges, soit une moyenne de 278 députés, très proche de la majorité absolue de 289 sièges.

La majorité présidentielle, les LR et la Nupes en perte

La majorité présidentielle, elle, n'obtiendrait qu'environ 135 députés - entre 117 à 165 sièges - loin des 246 députés en 2022. Les Républicains pourraient espérer avoir entre 44 à 60 sièges, soit 53 en moyenne (moins que les 62 députés actuels). Enfin, la Nupes est créditée de 55 à 79 sièges, 68 en moyenne, contre 150 en 2022.

Cette enquête, réalisée du 8 au 13 décembre 2023, crédite donc le Rassemblement national de scores inédits sous la Ve République. Dans une boucle interne au parti, Marine Le Pen a toutefois appelé ses troupes à rester "toujours prudents", comme l'a appris BFMTV. Dans les rangs du parti d'extrême droite, un député a confié à BFMTV avoir entendu parler de ce sondage par des députés LR, qui évoquaient "un raz-de-marée".

Ce même député évoque par ailleurs un "changement de ton" de la part d'Éric Ciotti, chef des Républicains, et d'Olivier Marleix, président du groupe à l'Assemblée, à l'égard de Marine Le Pen. Le parti de Jordan Bardella reste toutefois prudent sur le sujet. "On sait très bien qu'il n'y aura pas de dissolution", confie à BFMTV un proche de Marine Le Pen.

"La société se droitise"

Quid des LR? Interrogée par BFMTV, la direction du parti explique que le sondage illustre "un gros reflux d'Emmanuel Macron", le Rassemblement national "pas loin d'obtenir la majorité absolue" et Les Républicains qui n'essuient "pas vraiment de perte".

"Les enseignements que l'on en tire, c'est que la société se droitise, qu'Emmanuel Macron est à prendre et que le RN poursuit son institutionnalisation dans la société française", ajoute la direction du parti.

Quant à la fuite du sondage, la direction des LR assure qu'Éric Ciotti "est très soucieux de la confidentialité des choses, il ne va pas le filer à des gens qui ne lui veulent pas que du bien". "C'est incroyable que ce sondage sorte. Ça pourrait venir de quelqu'un qui veut surtout dissuader Emmanuel Macron de dissoudre, mais ce n'est pas particulièrement une crainte d'Éric Ciotti".

Sophie Dupont avec Fanny Rocher