Emmanuel Macron convie à dîner les chefs de la majorité mercredi pour évoquer les finances publiques
Emmanuel Macron a convié à dîner ce mercredi 20 mars les chefs des partis et présidents de groupes parlementaires de la majorité pour parler notamment de la situation politique et des finances publiques, a appris BFMTV mardi de participants, confirmant une information de France TV.
Édouard Philippe ne pourra pas y participer car il sera en déplacement en Nouvelle-Calédonie. Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a récemment confirmé que le déficit public en 2023 déraperait "significativement au-delà des 4,9%" du PIB initialement attendus.
Un rapport de la Cour des comptes étrille le gouvernement
La Cour des comptes a étrillé de son côté le gouvernement pour sa gestion des finances publiques dans son rapport annuel, publié la semaine dernière, lui reprochant un scénario initial "improbable" pour 2024 et une trajectoire "peu ambitieuse et fragile" sur le déficit public, jugeant la situation budgétaire "préoccupante", voire "sérieuse".
Avec une dette publique prévue à 109,7% du PIB en 2024 et 108,1% en 2027, "on est solidement installé sur le podium des trois pays les plus endettés de la zone euro", avec la Grèce et l'Italie, selon Pierre Moscovici, le premier président de l'institution.
La dette et le déficit de la France sont scrutés par les agences de notation, dont plusieurs doivent donner leur verdict en avril.
Le gouvernement a déjà revu à la baisse son objectif de croissance pour 2024: lui qui tablait sur 1,4% n'espère désormais plus que 1% sur l'année.
Dans ce contexte, Bruno Le Maire prône une rigueur et des choix à faire dans la dépense publique. "Nous devons remplacer l'État-providence par l'État protecteur", a-t-il lancé dans le JDD dimanche à l'occasion de la parution d'un nouveau livre aux airs de programme politique, alors que le gouvernement prévoit de durcir le régime d'assurance chômage.
En février, il avait annoncé un plan d'économies de 10 milliards pour 2024, concrétisé rapidement par un décret au Journal Officiel. Et pour 2025, ce sont au moins 20 milliards qui devront être économisés, avec les dépenses de la Sécurité sociale dans la ligne de mire de Bercy.
À terme, l'objectif est de faire repasser le déficit public sous la barre des 3% du PIB en 2027.