Russie: Emmanuel Macron confirme l'arrestation d'un Français par Moscou

Ce direct consacrée à l'interview télévisée d'Emmanuel Macron est terminée. Interrogé une trentaine de minutes par Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix, le chef de l'État a assuré que son rôle était aussi de s'exprimer à quelques jours des élections européennes et ce, malgré les critiques des oppositions.

Il est revenu sur cette journée de commémorations en France à l'occasion des 80 ans du Débarquement et qui ont résonnement particulier en raison de la guerre en Ukraine.

Le président de la République a annoncé la cession prochaine de Mirage 2000-5 aux Ukrainiens et n'a pas exclu l'envoi d'instructeurs français en Ukraine, sans toutefois l'annoncer. Emmanuel Macron a par ailleurs appelé les Français à aller voter le 9 juin prochain. Merci de nous avoir suivi sur BFMTV.com. Nous nous retrouverons demain pour la dernière journée de campagne des européennes.

"La ficelle était quand même très grosse". Le coordinateur national de la France insoumise Manuel Bompard, invité de BFMTV, a reproché l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron qui s'est tenue à l'occasion des commémorations du Débarquement.

"Le président de la République s'exprime à l'occasion des commémorations du Débarquement c'est légitime (...) mais il détourne l'objet de son intervention pour intervenir dans le débat des élections européennes", a-t-il déclaré sur notre antenne.

"Le président de la République annonce, sans débat avec le Parlement, accroître notre présence en Ukraine", a déploré le secrétaire national du PCF Fabien Roussel sur X.

"Il prend le risque, seul, de faire entrer la France en guerre contre la Russie. L’heure est grave, la démocratie est bafouée", a-t-il ajouté. "Je demande un débat au Parlement en urgence".

Le chef de l'État a annoncé lors de l'interview ce soir la cession, dans l'année, d'avions de chasse Mirage 2000-5 à l'Ukraine ainsi que la formation de pilotes ukrainiens.

"Certes le 6 juin et les 80 ans du débarquement sont évidemment un jour très important dans notre histoire", a débuté Manon Aubry, tête de liste LFI aux européennes lors d’un meeting à Lyon à la veille de la fin de la campagne officielle.

"Mais ce n'est pas parce que les Alliés ont débarqué le 6 juin que cela donne le droit à Emmanuel Macron de débarquer à la télé trois jours avant une élection aussi capitale", a-t-elle ajouté.

Avant d'abonder: "Ce président de la République, il gâche tout, il arrive même à gâcher les commémorations".

Concernant la reconnaissance d'un État palestinien, la tête de liste du Parti communiste français aux européennes Léon Deffontaines déclare sur le plateau de BFMTV que "ça fait dix ans que les chefs d'État disent que ce n'est pas le moment".

"Il est temps que la France agisse pour une paix juste et durable. [...] Maintenant, il faut passer aux actes", a-t-il ajouté.

"Je condamne aujourd'hui le fait que l'on vienne instrumentaliser le conflit ukrainien à des fins électorales", a déclaré la tête de liste du Parti communiste français aux européennes Léon Deffontaines sur le plateau de BFMTV.

Il déplore que le Parlement français n'ait pas été consulté à propos de l'envoi d'avions de chasse Mirage 2000-5 en Ukraine comme annoncé par Emmanuel Macron et demande un débat avec vote pour y envoyer des instructeurs français.

"Nouvelle déclaration indécente du Président de la République", a écrit le président des Républicains, Éric Ciotti sur X.

Avant d'ajouter: "Emmanuel Macron ne dégèlera pas la campagne électorale de son camp en jouant avec le feu de la guerre. La France mérite mieux et l’Europe aussi!".

"Si je suis élue, avec Reconquête et notre groupe ECR Group [Conservateurs et réformistes européens], nous serons les seuls qui pourrons bloquer le projet de Macron au Parlement européen", déclare Marion Maréchal, la tête de liste Reconquête aux européennes, sur X en réaction à la prise de parole d'Emmanuel Macron.

La tête de liste LR aux européennes, François-Xavier Bellamy, juge qu'il n'est pas possible que l'extrême droite est une minorité de blocage au Parlement européen après le 9 juin contrairement à ce qu'a assuré Emmanuel Macron lors de son interview.

Le député assure que le président "ment aux Français".

"Il est train de reinstaller par tous les moyens possibles ce duel qu'est un duo avec le RN", a-t-il déclaré.

François-Xavier Bellamy fait part de "sa conviction profonde" que le "soutien à l'Ukraine" d'Emmanuel Macron "c'est une question de programme pour être instrumentalisé" en vue des élections européennes du 9 juin.

La tête de liste LR aux européennes, François-Xavier Bellamy, déclare sur le plateau de BFMTV que "rien ne justifie" la prise de parole d'Emmanuel Macron ce soir.

"Je ne vois rien dans cette intervention qui puisse justifier qu'à 24h d'une fin de campagne électorale, il y ait une telle urgence" de prendre la parole, déclare-t-il.

Sur X, Jean-Luc Mélechon estime qu'Emmanuel Macron "a parlé pour ne rien dire".

"Le génocide continue et la France laisse faire. Honte", a-t-il ajouté faisant référence aux bombardements israéliens sur la bande de Gaza.

"Merci à nos anciens combattants et aux vétérans de nos alliés", conclut Emmanuel Macron.

"La démocratie c'est comme l'Europe, c'est un combat de chaque jour, ceux qui pensent que c'est acquis et qu'on peut faire n'importe quoi se trompent", ajoute-t-il.

Emmanuel Macron appelle sur TF1 et France 2 les Français à aller "voter le 9 juin" faisant un parallèle avec les Britanniques qui ne sont pas allés voter pour le Brexit et "s'en sont mordus les doigts".

Il appelle à un "sursaut" pour "protéger la France" et "aider la France à être plus forte en Europe".

"L'Europe n'a jamais été autant menacée", a déclaré le président.

"Je ne veux pas laisser ainsi l'extrême droite monter", a-t-il ajouté énumérant les dangers à ces yeux d'avoir "une minorité de blocage de l'extrême droite" au niveau européen.

Avant d'ajouter: "Une Europe où l'extrême droite sera forte, c'est une Europe qui ne vous protégera pas".

Le président déclare que la France sera "implacable" face aux actes d'antisémitismes qui sont en hausse.

Emmanuel Macron estime que ce n'est pas "raisonnable" de reconnaître maintenant un État palestinien.

"On ne reconnaît pas un État sur la base d'une indignation, l'heure viendra et la France le fera", déclare le chef de l'État répétant qu'il n'y a "pas de tabou".

Le chef de l'État a demandé "la libération de tous les otages, le respect du droit humanitaire" et "un cessez-le-feu le plus tôt possible". 

Il également exhorté Israël à respecter "les règles de la guerre".

Emmanuel Macron affirme ne pas avoir de nouvelles des deux otages français retenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre.

Le chef de l'État a déclaré qu'il souhaitait entre autres "un cessez-le-feu le plus tôt possible".

Le président souligne par ailleurs que son homologue israélien Netanyahu reste un interlocuteur "légitime".

Interrogés sur ses précédents propos concernant la possibilité pour les Ukrainiens d'attaquer les Russes sur leur sol avec des armes françaises, le chef de l'État assure que ces armes ne seront pas utilisées pour bombarder les civils.

"La limité est fixée par ce que font les Russes", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron assure que former des soldats ukrainiens "n'est pas un facteur d'escalade".

Le chef de l'État déclare que des avions de combats seront envoyés en Ukraine, et des programmes de formation de pilotes seront dispensés "d'ici la fin de l'année".

"Demain, nous allons lancer une nouvelle coopération et annoncer la cession de Mirage 2000-5", a déclaré Emmanuel Macron.

"Nous proposons de former, équiper et entraîner 4.500 soldats ukrainiens", a-t-il détaillé.

"La paix, ça ne peut pas être la capitulation de l'Ukraine", affirme le chef de l'État, redoutant que la Russie "aille encore plus loin".

"La paix doit arriver par le biais d'une négociation", a-t-il souligné ajoutant que le moment n'est pas encore là car la Russie "continue d'avancer".

Emmanuel Macron salue la réaction des personnes présentes aux commémorations face à la présence du président Zelensky.

Aider l'Ukraine, "c'est protéger ses valeurs, notre droit à la souveraineté, l'intégrité territoriale et éviter la loi du plus fort", a-t-il ajouté.

"Les Français sont là parce qu'ils tiennent à ce moment d'histoire", a affirmé Emmanuel Macron.

"Parler au moment des européennes, c'est essentiel" pour le pays et "la vie de la nation", a dit Emmanuel Macron.

Avant d'ajouter: "c'est aussi mon rôle".

Le 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, dûment célébré dans la journée à Omaha Beach (Calvados) en présence d'une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement est mis en avant par l'Élysée pour justifier l'intervention.

Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, était présent aux commémorations, l'interview pourrait permettre à Emmanuel Macron d'annoncer des aides supplémentaires à l'Ukraine.

À la veille de la fin de campagne officielle des européennes et alors que la tête de liste Renaissance Valérie Hayer piétine dans les sondages, (15% des intentions de vote), les oppositions contestent la prise de parole d'Emmanuel Macron.

L'Arcom qui a été saisi par LR et LFI a rappelé que "tout ou partie des propos tenus lors de cette interview pourra être pris en compte" dans le temps de parole de la liste du camp présidentiel et les autres listes devront bénéficier en contrepartie d'"un accès équitable" aux antennes.

Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à l'interview d'Emmanuel Macron ce soir à la télévision française. Le chef de l'État est invité aux JT de 20H de TF1 et France 2 et sera interrogé par Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix. Un entretien retransmis sur BFMTV.

Les sujets potentiellement abordés? La guerre en Ukraine, les commémorations du D-Day, Gaza, ou encore les élections européennes qui se tiennent dans trois jours.