Nouvelle-Calédonie: Emmanuel Macron attendu à Nouméa, l'archipel toujours sous tension

Ce direct est terminé. Le chef de l'État est attendu à Nouméa où il doit lancer une "mission" de dialogue, pour mettre un terme aux émeutes qui frappent l'archipel ultramarin depuis plus d'une semaine.

Sur place, il doit rencontrer habitants et élus. Il sera accompagné par Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu.

Merci de nous avoir suivis sur BFMTV.com. Le déplacement d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie est à suivre dans notre nouveau direct.

Quelques heures avant l'arrivée d'Emmanuel Macron à Nouméa, Jean-Pierre Xowie, militant indépendantiste du FLNKS ne comprend pas sur BFMTV "l'intérêt de la visite".

"Le dialogue est interrompu en ce moment", a-t-il lancé, assurant que le retour au calme était la priorité.

Il a ajouté: "La solution ne viendra pas de l'État mais des Calédoniens."

À quelques heures de l’arrivée d’Emmanuel Macron sur le sol calédonien, la situation est toujours extrêmement tendue sur l’île. Les indépendantistes ne veulent rien lâcher et restent mobilisés sur leurs barrages, à tel point qu’après plus d’une semaine de crise, l’archipel semble aujourd’hui encore paralysé.

Le vice-président de la Province sud de la Nouvelle-Calédonie, Philippe Blaise, estime au micro de BFMTV que le déplacement du président de la République dans cet archipel du Pacifique est "un coup de poker politique".

"Je ne suis pas certain qu'il ait une baguette magique et qu'il puisse régler tous les problèmes en 24h", ajoute-t-il se réjouissant toutefois que l'État puisse "constater la réalité".

"On ne comprendrait pas avec tout ce que l'on a subi que l'État fasse preuve de faiblesse", souligne Philippe Blaise. "Le préalable à toute discussion sérieuse, c'est le retour à l'ordre public, c'est qu'on désarme ces bandes qui aujourd'hui terrorisent la population."

Le chef de l'État doit atterrir jeudi matin (heure locale) dans le territoire français du Pacifique Sud.

Les indépendantistes qui tiennent certaines routes ont annoncé "une mobilisation renforcée".

"Nous restons mobilisés (...) tant que l'État s'entête dans le dégel du corps électoral provincial", a prévenu dans un communiqué le relais CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain, collectif indépendantiste qui organise la contestation depuis six mois) de Koné Pouembout.

Il compte notamment bloquer l'embranchement des deux grands axes routiers donnant accès au nord de l'île jeudi de 6h à 18h (heure locale). Seuls les véhicules sanitaires, pompiers et ravitaillement de produits essentiels pourront circuler, a-t-il prévenu.

L'ensemble des sites miniers exploités en Nouvelle-Calédonie par Eramet, l'un des trois grands opérateurs du nickel dans l'île, sont "à l'arrêt depuis plus d'une semaine", a appris l'AFP auprès du groupe français dont la filiale Société Le Nickel (SLN) est le premier employeur privé dans l'île.

"L'ensemble des sites miniers exploités par SLN sur le territoire sont à l'arrêt depuis plus d'une semaine, les conditions de sécurité sont trop dégradées pour poursuivre une activité normale", a indiqué à l'AFP une porte-parole d'Eramet à Paris.

L'exploitant déplore une attaque, mais "une seule" qui remonte à mercredi dernier dans la soirée et qui a visé l'usine de Kouaoua, sur la côte est.

La cyberattaque ayant frappé mardi la Nouvelle-Calédonie n'aura "pas de conséquences dans la durée", a indiqué mercredi à l'AFP l'Agence française de sécurité informatique (Anssi), qui invite à "l'extrême prudence" sur l'origine de cette attaque survenue après l'annonce par le président Emmanuel Macron de sa venue sur l'archipel.

Cette attaque, "par déni de service", a duré "quelques heures" contre l'opérateur télécoms de l'archipel, a précisé l'Anssi. "Il n'y a pas d'intrusion dans les systèmes d'information de l'opérateur concerné, ni de ses différents clients".

Marine Le Pen a qualifié François-Xavier Bellamy de "faux-jeton", affirmant sur Cnews-Europe 1 que "c'est sa famille politique qui a signé (en 1998, ndlr) les accords de Nouméa dans lequel ils vendaient la décolonisation aux Kanaks".

Elle répondait à un message publié vendredi sur X par la tête de liste LR. "Le RN promet maintenant un nouveau vote: il faut donc tuer des gendarmes pour obtenir votre soutien?", avait-il écrit.

"Marine Le Pen ment. Je crois qu'elle perd ses nerfs aujourd'hui, parce que tout le monde voit que son reniement sur la question de la Nouvelle-Calédonie donne le signal d'une incohérence absolue et extrêmement dangereuse", a rétorqué quelques heures plus tard François-Xavier Bellamy, sur le même média.

"Il va falloir [qu'Emmanuel Macron] fasse des annonces fortes", déclare sur BFMTV le président de la Fédération du commerce de Nouvelle-Calédonie, Laurent Vircondelet.

Emmanuel Macron se rend en Nouvelle-Calédonie pour "faire émerger un accord politique global", affirme Gabriel Attal devant les sénateurs.

306 émeutiers ont été interpellés depuis le début des émeutes, détaille Gabriel Attal au Sénat. "90 barrages ont été dégagés", a-t-il ajouté.

Du côté des forces de l'ordre, 2.700 personnes sont sur place. Les forces de sécurité intérieure compteront "plus de 3000" personnes dans "les toutes prochaines heures", a-t-il annoncé.

La situation "s'améliore" mais reste "tendue et fragile", déclare le Premier ministre Gabriel Attal au Sénat.

"Il faut continuer à agir pour lever les barrages et reprendre le contrôle de l'ensemble des quartiers de Nouméa" et des villes environnantes, a-t-il martelé.

Si une censure de Tiktok a finalement été décidée par le gouvernement, une coupure de la 5G, de la 4G et de la 3G a été envisagée en Nouvelle-Calédonie, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin au cours d'une audition à l'Assemblée nationale.

Plus d'explications dans notre article.

Yves Dupas, le procureur de la République de Nouméa, a dressé face à la presse le bilan judiciaire des émeutes.

"Nous dénombrons ce soir 269 mesures de garde à vue, 35 personnes ont été déférées, 17 ont été placées sous mandat de dépôt et 2 personnes ont fait l'objet d'une incarcération sur une peine déjà prononcée antérieurement", a-t-il détaillé.

Trois policiers de la BAC ont été grièvement blessés durant les émeutes et évacués vers la métropole "à la suite d'une opération de cambriolage dans une armurerie", a annoncé le haut-commissaire, Louis Le Franc, dans un point de situation.

Alors que l'aéroport international de La Tontouta en Nouvelle-Calédonie reste inaccessible depuis le 13 mai dernier, des touristes étrangers et métropolitains restent coincés à leurs frais depuis, sans horizon clair de retour à domicile.

"Personne ne nous tient au courant. Personnellement et financièrement, c'est dur", déplore auprès du Parisien Antoine, un Auvergnat coincé à Nouméa. "On paye plus de 100 euros la nuit et 50 euros de nourriture par jour", assure-t-il.

Le Haut-Commissariat a annoncé ce mardi que l'arrivée "des renforts de sécurité" va permettre d'établir des "mesures d'accompagnement des touristes français résidant hors de Nouvelle-Calédonie (...) qui souhaiteraient rejoindre leur domicile."

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La Fédération protestante de France (FPF), qui avait participé à la déterminante mission de dialogue en Nouvelle-Calédonie de 1988, a appelé mercredi l'État français "à renouer avec un esprit d'écoute et un positionnement plus neutre" dans la crise calédonienne.

Cela permettrait de "favoriser la reprise d'un dialogue respectueux et le dépassement des blessures des uns et des autres", ajoute la FPF dans un communiqué diffusé alors que le président Emmanuel Macron est en route pour la Nouvelle-Calédonie.

La FPF rappelle le "rôle déterminant des Églises, et notamment de la Fédération protestante de France", dans la mission de dialogue lancée en 1988 par le Premier ministre Michel Rocard pour trouver une solution aux violences qui avaient culminé dans l'assaut de la grotte d'Ouvéa en mai 1988.

Dans un long message envoyé via Facebook mardi 21 mai, le collège de Tuband a fait part de son intention de "reprendre contact avec (ses) élèves" alors que l'établissement scolaire a fermé ses portes depuis maintenant neuf jours.

"Nous les invitons donc à se connecter sur PRONOTE pour qu'ils puissent donner de leurs nouvelles à leurs professeurs", peut-on lire.

En ce qui concerne la continuité pédagogique des élèves, "des ressources sont ou seront disponibles sur Pronote en fonction de la situation des personnels", apprend-on encore.

Jérémy Taute est le capitaine du Papeete Rubgy Club de Tahiti. Il est bloqué avec son équipe en Nouvelle-Calédonie depuis 10 jours et a des difficultés à se réapprovisionner.

"On est repartis faire des courses ce matin et on a constaté que les rayons sont de plus en plus vides. On est arrivés vers 6h30 vers le seul commerce de quartier encore ouvert et il y avait une queue d'une centaine de personnes", explique-t-il à BFMTV.

Heureusement, il dit avoir reçu "de belles preuves de solidarité des autres clubs de rugby" locaux, qui leur avaient donné de la nourriture.

BFMTV a compilé les réactions et les attentes liées à la venue d'Emmanuel Macron, du côté des politiques et des Calédoniens croisés sur des barrages.

Du côté de Sonia Backes, la présidente Renaissance de la province Sud, on évoque un "geste très fort" pour répondre à l'"appel au secours des gens enfermés" et "pris en otage".

Roch Wamytan, le leader indépendantiste estime de son côté que "tant qu'il n'y aura pas d'engagement", il sera "difficile de stopper notre jeunesse". Il pointe la responsabilité de l'État dans la crise.

Enfin, les autres indépendantistes sollicités refusent désormais de s'exprimer, probablement dans l'attente des déclarations d'Emmanuel Macron.

Le Sénat examine ce mercredi une proposition de loi visant à renforcer l'arsenal de lutte contre les ingérences étrangères, un sujet revenu sur le devant de l'actualité en raison de la crise actuelle.

Paris a en effet publiquement accusé l'Azerbaïdjan d'ingérence - ce que Bakou a immédiatement rejeté -, épinglant notamment le mémorandum de coopération signé en avril entre le Congrès de Nouvelle-Calédonie et l'Assemblée nationale de l'Azerbaïdjan.

L'influence de la Chine, à travers le réseau social Tiktok (actuellement interdit sur place) est également crainte par des personnalités politiques.

Invité de BFMTV-RMC, Éric Ciotti s'exprime sur le déplacement d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie. Le président du parti les Républicains attend du chef de l'État qu'il "fasse passer un message de rétablissement de l'ordre républicain".

Une façon de mettre en cause la politique du gouvernement et du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dont il dénonce le "manque d'anticipation".

Marine Le Pen estime ce matin sur CNews que ce déplacement d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie arrive "peut-être trop tard". La patronne du Rassemblement national étrille le "nombre d'erreurs incalculable" de l'exécutif dans ce dossier.

Elle estime qu'il sera "très difficile de remettre tout le monde autour de la table à Nouméa".

Questionnée sur le changement de pied du RN sur la question du dégel électoral, Marine Le Pen assure que son parti n'a "aucune responsabilité dans l'intégralité du processus".

Trois hauts-fonctionnaires sont présents dans l'avion en direction de la Nouvelle-Calédonie: Rémi Bastille, Frédéric Potier et Eric Thiers. Une liste révélée par Politico et confirmée par BFMTV.

Un profil éco-finances, un profil plus institutionnel, et un profil très connaisseur de l'île sont donc à bord. Ils resteront sur place après le départ du président de Nouméa.

Dans les communes de Voh, Koné et Pouembout, le ramassage des ordures ménagères n'aura pas lieu jeudi et vendredi "afin d'économiser les stocks d'essence pour les services prioritaires", comme l'explique l'administration sur Facebook.

"Tous les déchets ne peuvent pas être collectés, faute de pouvoir être transportés et enfouis à Gadji", explique de son côté le SIVM Sud, cité par La 1ère.

Sur X, Annelise Young, le consul d'Australie en Nouvelle-Calédonie, adresse un "grand merci" aux autorités françaises pour le "soutien aux touristes australiens qui ont besoin de rentrer chez eux".

Depuis mardi, des avions militaires permettent l'évacuation des touristes australiens et néo-zélandais. Au moins une centaine ont pu quitter l'archipel.

La Nouvelle-Calédonie a subi mardi une "cyberattaque d'une force inédite" qui a depuis été "stoppée", a annoncé ce mercredi le gouvernement calédonien. Ces faits qui se sont produits "peu après" l'annonce par le président Emmanuel Macron de sa venue sur l'archipel français.

"Un fournisseur d'accès (à internet) a subi une attaque de l'extérieur sur une adresse IP avec le but de saturer le réseau calédonien", a expliqué lors d'une conférence de presse Christopher Gygès, membre (Les Loyalistes) du gouvernement collégial local.

Depuis, a-t-il indiqué, les "équipes de l'Etat et de l'OPT (office des postes et télécommunications) ont réussi à stopper cette attaque avant qu'il y ait des dégâts importants".

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Dans son point de situation, Louis Le Franc annonce que "plus de 280 émeutiers" ont été interpellés depuis que des violences ont éclaté dans l'archipel.

"Des opérations de sécurisation ont été menées dans les quartiers de Vallée-du-Tir, Tuband, Ducos et Normandie", précise le Haut-commissaire de la République.

"La nuit a été plus calme que la précédente, malgré deux incendies dans l’agglomération de Nouméa. Les 1050 renforts des forces de sécurité intérieure et de la sécurité civile présents sur place sont engagés en continu sur le terrain et seront bientôt au complet. Les unités du GIGN et du RAID sont déployées sur les points hautement sensibles", annonce dans un communiqué le Haut-commissaire de la République.

"Plus de 90 barrages ont déjà été neutralisés et sont progressivement nettoyés, grâce au soutien d’entreprises privées", souligne Louis Le Franc.

Invitée sur BFMTV, Sonia Lagarde, maire Renaissance de Nouméa, a annoncé que "la nuit n'a pas été aussi calme que ça" dans sa commune.

"Nous avons eu deux écoles incendiées, une école pillée et le concessionnaire renault a eu 300 véhicules brûlés", a-t-elle déclaré.

"J'espère que les annonces du président Macron", qui se rend en Nouvelle-Calédonie, "seront à la hauteur de la situation", a déclaré Edouard Philippe hier lors d'une réunion publique à Bayonne.

"La situation est terriblement triste et dangereuse. La France, qui a une relation compliquée à son histoire coloniale, a une possibilité de trouver une solution originale, même si c'est plus difficile qu'il y a trois mois", a ajouté l'ancien Premier ministre.

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Elle défend "la solution la plus sage qui doit être entendue". Sonia Lagarde, maire Renaissance de Nouméa, va demander à Emmanuel Macron, à son arrivée en Nouvelle-Calédonie de "faire une pause dans cet espace institutionnelle".

"Il ne faut pas convoquer le Congrès à Versailles", a-t-elle martelé sur BFMTV.

La réforme électorale contestée par les indépendantistes doit être validée "avant la fin juin" par le Congrès réunissant sénateurs et députés, calendrier fixé par le chef de l'État lui-même.

Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans ce direct consacré au suivi de la situation en Nouvelle-Calédonie.

Emmanuel Macron s'est envolé hier pour l'archipel avec l'objectif d'y renouer le fil du dialogue et d'accélérer le retour à l'ordre, après plus d'une semaine d'émeutes causées par l'adoption d'une réforme électorale contestée.

La visite surprise du président de la République a été annoncée en Conseil des ministres, alors que se multiplient les demandes de report du projet de loi constitutionnelle sur le corps électoral, rejeté par les indépendantistes.