Europe, immigration, pouvoir d'achat... Vif débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella

Ce direct est terminé. Gabriel Attal et Jordan Bardella ont croisé le fer lors d'un débat animé ce soir sur France 2, à deux semaines des élections européennes pour lesquelles le RN fait figure de grand favori.

Immigration, Ukraine, pouvoir d'achat... Les deux hommes ont détaillé les programmes de leur parti respectif.

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L'eurodéputée et candidate sur la liste LR aux européennes a déploré sur BFMTV l'organisation de ce débat.

"Ce débat avec Gabriel Attal, alors qu'il n'est pas candidat aux élections européennes, était un peu déplacé.

Elle a ajouté: "Les Français ont envie d'autre chose."

La députée RN du Var a "de toute évidence" donné "le point" à Jordan Bardella face à Gabriel Attal.

Sur BFMTV, elle a estimé que Gabriel Attal a été "caricatural" et "fermé dans ses éléments de langage".

"Jordan Bardella parlait de la France et des Français alors que Gabriel Attal parlait du Rassemblement national", a-t-elle commenté sur notre antenne.

La tête de liste écologiste Marie Toussaint a réagi au débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella.

"On a assisté à un débat de faux-semblants avec d'habiles communicants qui ont essayé de confisquer le débat sur l'Europe", a-t-elle déploré sur France 2.

La tête de liste Renaissance a salué la prestation de Gabriel Attal lors de son débat face à Jordan Bardella.

"Un grand Premier ministre a affronté ce soir un Jordan Bardella qui a montré son incompétence, ses mensonges, ses postures", a écrit Valérie Hayer sur X.

La présidente des députés RN à l'Assemblée a félicité le président de son parti pour sa prestation lors du débat face au Premier ministre.

"Je pensais que Gabriel Attal essaierait dans ce débat de se hisser au niveau de ses responsabilités de Premier ministre mais aussi des défis énormes auxquels la France est confrontée. Raté", a-t-elle écrit sur X.

Elle a ajouté: "La hauteur était du côté de Jordan Bardella, seul à défendre les Français."

À plus de deux semaines des élections européennes, Gabriel Attal et Jordan Bardella ont débattu pendant plus d'une heure. Vision de l'Europe, pouvoir d'achat, passes d'armes… Retrouvez ce qu'il faut retenir de cet échange dans notre article.

Invitée sur France 2, puis sur BFMTV, juste après la fin du débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, la tête de liste insoumise Manon Aubry a "le sentiment d'avoir assisté à un concours de mensonges".

"Je n'en peux plus de ce duel qui est un duo", a-t-elle lancé, déplorant un "match amical" sur l'immigration.

Le Premier ministre a reproché à son adversaire de débat de ne parler que de politique nationale. "Son souhait c'est qu'on ne parle pas d'Europe", a-t-il déclaré.

"La réalité c'est que vous n'aimez pas l'Europe, vous la détestez, a lancé Gabriel Attal. Vous voulez à la fin qu'on en sorte."

Jordan Bardella a fermement nié ces accusations.

Jordan Bardella a annoncé que son parti avait "condamné sans la moindre ambiguïté" l'invasion russe en Ukraine mais reconnu une "naïveté collective à l'égard de Vladimir Poutine".

Il a alors reproché à Emmanuel Macron d'avoir reçu le président russe au fort de Brégançon. Une position assumée par le Premier ministre, mettant en avant la volonté française de "faire changer ses plans" au chef du Kremlin.

Gabriel Attal a néanmoins reproché à Marine Le Pen de s'être rendu en Russie pour "féliciter l'annexion de la Crimée". "Ce n'est pas de la naïveté, c'est de la compromission."

Le président du RN est revenu sur les déclarations controversées du chef de l'État sur un éventuel envoi de troupes européennes en Ukraine. Selon lui il a "jeté de l'huile sur le feu".

"Je ne me joue pas général en chef de l'Europe", a ajouté Jordan Bardella.

Concernant la défense européenne incluant l'arme nucléaire française, évoquée par Emmanuel Macron, le candidat RN aux européennes a clamé: "L'arme nucléaire doit rester française."

Gabriel Attal a lui insisté sur le fait de "continuer à investir dans la défense européenne".

Gabriel Attal a dit débusquer des contradictions et un problème de faisabilité dans ce concept de "double frontière".

Quid par exemple du contrôle journalier du "demi-million" de travailleurs transfrontaliers français, interroge-t-il.

"Votre programme c'est un Banco: Il y a plein de promesses, mais quand on gratte il n'y a rien derrière."

Jordan Bardella s'est ensuite dit favorable à une "immigration de travail" pour répondre aux "besoins ponctuels" de l'économie française.

"On ne sera jamais d'accord sur l'immigration." Le Premier ministre a attaqué la politique migratoire défendue par le Rassemblement national.

"La présentation du sujet que vous faites, où on a le sentiment que derrière chaque étranger, chaque immigré, il y a un délinquant ou un terroriste en puissance, je la trouve révoltante", a-t-il déploré.

Jordan Bardella a répondu: "Je pense que quasiment toute la délinquance et la criminalité sont liées à notre incapacité à maîtriser les flux migratoires."

D'après Gabriel Attal, le programme du RN est "un Banco: Il y plein de promesses mais quand on gratte il n'y a rien derrière".  

Deux mois après le mouvement de colère des agriculteurs français, Jordan Bardella a attaqué le Premier ministre et son "modèle qui a mis des milliers de Français dans les rues".

Le candidat RN aux européennes veut "arrêter de mettre nos agriculteurs en concurrence". Il a alors déploré la "multiplication d'accords de libre échanges menace l'existence de nos filières", et défendu une "exception agriculturelle française".

"La méthode du RN c'est de dire 'on est contre tout' et dans cinq ou dix ans si on se rend compte qu'on s'est plantés on dit qu'on a changé d'avis', déclare Gabriel Attal. "Vous vous opposez à tout ce qu'on fait."

"Pourquoi est-ce que vous avez changé d’avis? Expliquez-nous", questionne-t-il.

De la sortie de l'euro, à la sortie de l'Union européenne en passant par le Frexit, le Premier ministre énumère le programme passé du Rassemblement national.

"Il y a deux ans pendant l'élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen écrivait noir sur blanc 'il faut sortir du marché européen de l'électricité', maintenant vous nous dites que vous voulez rester dedans", continue-t-il.

Avant d'ajouter: "Donc la question qui se pose c'est 'quand est-ce que vous mentiez?', à l'époque ou aujourd'hui?"

Ce à quoi Jordan Bardella demande au Premier ministre de "rester élégant".

Sur la question climatique, les deux hommes se sont accordés sur le fait qu'il s'agissait du "combat de notre génération".

"On doit prendre nos responsabilités", a clamé Gabriel Attal.

Selon lui, "il ne suffit pas d'être jeune pour incarner un espoir".

"Le seul problème, c'est que l'enfer est pavé de bonnes intentions", a rétorqué Jordan Bardella, déplorant des "ambitions environnementales irréalistes". Il a notamment cité la fin de la vente des véhicules thermiques d'ici 2035.

Selon le président du Rassemblement national, "la réforme du marché européen de l’électricité ne fera pas baisser les factures".

Il estime que les règles européennes "empêchent" les entreprises et les Français de "bénéficier des fruits de notre production nucléaire".

Face à lui, le Premier ministre a rétorqué: "Il a raconté n'importe quoi sur le nucléaire."

Attaqué par le Premier ministre sur la "priorité nationale" pour les marchés publics en France défendue par le Rassemblement national, Jordan Bardella a "assumé la fin de la naïveté".

"Vous ne faites pas confiance au savoir-faire français, a-t-il lancé. Si la Roumanie fait appel à la France, c’est parce qu’il n’y a pas le savoir-faire en Roumanie."

Gabriel Attal a lui ajouté: "Vous allez couper les jambes à nos entreprises", craignant que les autres pays européens aient recours à ce système.

En préambule du débat, Jordan Bardella et Gabriel Attal ont donné les raisons de l'organisation de l'échange qu'ils veulent "respectueux" et "utile".

D'après le Premier ministre, Jordan Bardella "porte une vision du repli sur soi, et de la fin de l'Union européenne".

Ce à quoi le président du RN a répondu qu'il n'était pas "contre l'Union européenne" mais souhaitait la "transformer".

Le duel va bien avoir lieu entre le président du RN et le Premier ministre. Gabriel Attal "n'a pas eu beaucoup de temps de préparation", a reconnu son entourage à quelques heures du débat.

Quant à Jordan Bardella, Marine Le Pen et plusieurs membres de son équipe rapprochée ont pu lui donner des conseils.

Les deux hommes se montrent confiants, comme le décrit leur entourage dans notre article.

L'ex-présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, n'avait pas du tout été satisfaite de son débat de l'entre deux tours de l'élection présidentielle de 2017 face à Emmanuel Macron. En 2022, elle a été plus aguerrie, sans pour autant convaincre suffisamment.

Son protégé Jordan Bardella, adepte des plateaux de télévision et des réseaux sociaux, sera-t-il meilleur qu'elle dans cet exercice?

D'après l'expert en communication politique, Philippe Moreau-Chevrolet, interrogé par nos collègues de 20 minutes, le jeune chef du RN reste très en dessous du niveau de sa mentor, même en débat télévisé.

"Marine Le Pen a accumulé de l’expérience et une bonne connaissance des dossiers au fil des ans. Son niveau technique est bien supérieur à celui de Jordan Bardella", estime le communicant.

Bonsoir et bienvenue dans ce direct consacré au débat qui oppose le Premier ministre au président du Rassemblement national.

Gabriel Attal voulait d’abord débattre avec Marine Le Pen, qui, elle, préférerait affronter Emmanuel Macron.

Au risque de donner des allures de débat présidentiel à ce rendez-vous des élections européennes, Gabriel Attal a fini par accepter le duel avec le président du parti d'extrême droite.

Le chef du gouvernement et le candidat RN s'affrontent ce jeudi 23 mai à 20h15 sur France 2, dans le cadre de l'émission politique "L’Événement", présentée par Caroline Roux.