"Des dealers rackettaient nos patients": un centre médical de Marseille fermé depuis près d'un an
En juillet 2023, un centre médical de proximité (CMP) du 1er arrondissement à Marseille a fermé ses portes après des menaces de mort visant les soignants.
Il y a onze mois, "un jeune est entré dans le CMP en proférant des menaces de mort [...] à la suite de ça, la police est venue extraire mes collègues le soir parce qu'ils ne pouvaient plus sortir", retrace Pascale, infirmière du centre médical qui a fermé.
"On n'y est jamais retourné"
Les soignants ont ensuite fait valoir leur droit de retrait. "On n'y est jamais retourné", lance Patricia. L'établissement a été délocalisé dans le 15e arrondissement, à plusieurs kilomètres du premier centre médical. Depuis, le centre médical du 1er arrondissement est désert. Seuls des guetteurs semblent continuer d'investir les lieux. Au total, 10% des anciens patients ne reçoivent plus de soins.
Pour les soignants, les souvenirs restent. Ils déplorent notamment les conditions dans lesquelles les patients ont été accueillis. "Juste à côté de la porte, il y avait des dealers, qui rackettaient nos patients, puisqu'on délivre des traitements. Comment bien accueillir les gens quand on les accueille dans la misère?", s'interroge Pascale.
"104 interpellations"
Le syndicat Sud Santé demande aux autorités de faire le nécessaire pour sécuriser les anciens locaux. De son côté, la préfecture de police assure que plusieurs opérations ont été menées dans le secteur le mois dernier.
Sur le réseau social X, la préfecture de police avance avoir proposé des "mesures complémentaires", dont la vidéoprotection et "l'accompagnement et déploiement d’équipements d’alerte rapide et anti-intrusion". Elles n'ont pu être mises en œuvre "faute de volonté de rouvrir dans ce bâtiment, l'établissement travaillant d'autres projets d'implantation en centre-ville".
"104 individus ont été placés en garde à vue pour trafic [...] dont une part significative dans le quartier de la place Louise Michel, où les CRS ont été déployés à 13 reprises." La préfecture de police des Bouches-du-Rhône affirme également avoir démantelé plusieurs point de deal dans ce secteur.